MOTILITÉ CELLULAIRE : Les globules blancs rament aussi

Publié le 28 septembre 2020 par Santelog @santelog

Les globules blancs humains ou leucocytes, nagent en utilisant un mécanisme décrit comme un « pagayage moléculaire » par ces scientifiques de l'Université d'Aix-Marseille. Un mécanisme qui pourrait contribuer à expliquer comment les cellules immunitaires et les cellules cancéreuses migrent dans différentes niches remplies de liquide dans le corps. Ces travaux viennent d'être présentés dans le Biophysical Journal.

 

L’auteur principal, Olivier Theodoly, explique que l’identification des mécanismes de migration cellulaire est cruciale pour la compréhension de nombreuses fonctions biologiques mais aussi de multiples maladies. Pourtant ces mécanismes ne restent que partiellement compris.

La migration des cellules « amiboïdes », cruciale notamment dans le cancer

Les cellules ont développé différentes stratégies pour migrer et explorer leur environnement. Les spermatozoïdes, les microalgues et les bactéries peuvent nager en se déformant ou en utilisant un appendice ou flagelle. En revanche, les cellules de mammifères somatiques migrent en se fixant sur des surfaces et en rampant. Mais leucocytes ne peuvent pas migrer ainsi sur des surfaces sans y adhérer.

Les neutrophiles peuvent-ils nager ? Si ce mode de mobilité a été supposé, les mécanismes précis sous-jacents à la migration des leucocytes restent débattus. Jusqu’à aujourd’hui : car l’étude apporte de nouvelles preuves expérimentales et informatiques de cette capacité des leucocytes humains à nager à l'aide d'un mécanisme qui ne repose pas sur la déformation, mais sur une sorte de « pagayage » qui utilise comme rames, des protéines transmembranaires, fixées à la membrane cellulaire et qui dépassent à l'extérieur de la cellule. Une sorte de mouvement de roulement de la membrane propulse la migration des leucocytes dans des environnements solides ou liquides, avec et sans adhérence.

Des rames protéinaires : certaines protéines transmembranaires liées à des microfilaments d'actine, qui font partie du cytosquelette, se contractent pour permettre aux cellules de se déplacer. Le cytosquelette d'actine forme

un « moteur moléculaire » qui favorise l'exploration cellulaire.

Explorer et migrer : les scientifiques expliquent que ce pagayage moléculaire pourrait permettre aux cellules immunitaires d'explorer en profondeur tous les endroits du corps et de migrer dans des niches remplies de liquide (exsudat, LCR ou liquide amniotique).

Prochaine étape : regarder d'autres types de cellules utilisent ce mode de migration.

Source: Biophysical Journal September 15, 2020 DOI : 10.1016/j.bpj.2020.07.033 Amoeboid Swimming Is Propelled by Molecular Paddling in Lymphocytes

Équipe de rédaction SantélogSep 28, 2020Rédaction Santé log