QT8, Le film qui vous dit tout sur Tarantino

Publié le 27 septembre 2020 par Guillaume Frechin @LHommeTendance

Quelles sont les recettes du succès de Quentin Tarantino ? Dans le documentaire QT8, disponible en streaming sur OCS, la carrière du réalisateur est décortiquée à travers ses huit films. Cette plongée dans l’univers de l’un des personnages les plus puissants d’Hollywood est un must seen pour tout cinéphile qui se respecte.

Le documentaire regorge d’anecdotes cocasses

Et dire que Quentin Tarantino, l’un des réalisateurs les plus mythiques du cinéma, n’avait pas encore eu les honneurs d’un documentaire. L’anomalie est désormais réparée, grâce à QT8 : Tarantino en 8 films, réalisé par Tara Wood. Pour l’occasion, celle à qui l’on doit déjà une rétrospective sur Richard Linklater (Boyhood), met les petits plats dans les grands. Jamie Foxx, Christoph Waltz, Samuel L. Jackson, Diane Kruger… Une pluie d’étoiles accepte de dévoiler le quotidien d’un tournage en compagnie de « Quentin ». Avec à la clé, de nombreuses anecdotes croustillantes. À ce petit jeu, Michael Madsen est le plus généreux. Notamment lorsqu’il révèle les coulisses de Reservoir Dogs et de la scène culte du film, celle de la danse de Mr Blonde.

Bande annonce

Tarantino a connu une ascension incroyable

Ses collaborateurs de longue date l’affirment, son succès était inévitable. Pourtant, on apprend dans QT8 que Quentin Tarantino a connu des débuts compliqués. Pas vraiment à l’aise dans les études, ce passionné de cinéma plaque tout pour travailler dans un vidéoclub. Déjà fan de série B, de westerns et de blaxploitation, il en profite pour s’ouvrir à d’autres genres. Il passe des centaines d’heures à analyser le cinéma asiatique, la Nouvelle Vague française, devient fan de Jean-Luc Godard… En piochant dans tous les styles, il finit par en créer un unique. Son premier long-métrage, Reservoir Dogs, est une révolution. La légende est en marche.

Il entretient une relation unique avec les stars

C’est la vraie force de Quentin Tarantino : parvenir à puiser la quintessence de son casting. Quitte à le pousser à bout. « Oublie ton sac Vuitton et ta Range Rover. J’ai besoin que tu sois un esclave. » Ce sont les mots prononcés par le réalisateur à l’encontre de Jamie Foxx, trop confiant pour le rôle de Django. Chahuté les premiers jours, ce dernier avoue dans QT8 avoir mis du temps à répondre aux exigences du lauréat de la Palme d’or. Mais une fois dans le moule « tarantinesque », l’acteur l’assure : jamais il n’a disposé d’une telle liberté pour interpréter un personnage. Quelquefois, Tarantino a un coup de foudre artistique. Il sait alors se montrer fidèle. Samuel Lee Jackson en est l’exemple parfait, lui qui joue dans six des huit films de Tarantino.

Tarantino distribue de grands rôles

Quentin Tarantino se considère comme scénariste, voire auteur, avant d’être réalisateur. Il suffit de se pencher sur la richesse des dialogues et la profondeur de ses personnages pour acquiescer. Beaucoup d’acteurs le remercient d’avoir pu interpréter un rôle, qui a souvent lancé – ou relancé – leur carrière. Christoph Waltz, collectionne les apparitions dans les téléfilms allemands avant d’être repéré lors une pièce de théâtre. Convaincu, Tarantino lui propose de jouer le terrifiant Colonel Hans Landa dans Inglorious Basterds. Résultat, un Oscar. Merci qui ?

Les sujets les plus délicats sont abordés

Le documentaire, produit après les révélations de scandales sexuels qui ont secouées Hollywood, ne pouvait éluder l’affaire Weinstein. La relation qu’a entretenue Quentin Tarantino avec lui, longue de plus de vingt ans, laisse planer un doute. Était-il au courant de ses agissements ? Celui qui a longtemps fait la pluie et le beau temps sur l’industrie du cinéma américain est le producteur de ses huit films. Certaines réponses sont apportées, même si la question aurait mérité qu’on s’y attarde un peu plus en longueur.

L’immersion proposée par « QT8 » dans le monde de Tarantino est addictive. À l’issue du documentaire, un flop d’adrénaline nous envahis, le même qui précède chaque projection d’un nouveau film du maître. Mais l’attente de son prochain (et dernier) opus risque d’être longue. Il ne reste plus qu’une solution : préparer les pop-corn, allumer le lecteur Blu-ray, et se faire un grand 8.