Si tu étais resté à la maison, peut-être tu m'aurais expliqué ta traversée du désert au Soudan. Ta capture, le chantage, la soif, la faim, la peur. Je t'aurais passé une main dans le dos, parce que c'est tout ce que je peux faire. Je t'aurais écouté me parler de la Libye, même si j'en pouvais déjà plus, même toi. Tu sais, la Libye, je sais aussi. Les centres de détention, la torture, les tabassages, tes amis morts tués comme des lapins. Ne me dis plus, ça me fait trop mal. Je sais, même si je ne sais pas tout.