Ricine de Nos Jours

Publié le 26 septembre 2020 par Hunterjones

Maman ira en prison.

La chimie mentale peut parfois déséquilibrer les sens. On le voit dans les sports parfois. 

Dans la vie aussi.

Trois cas récents.


Pascale Ferrier, 53 ans, développeuse informatique, a choisi (ou pas) de devenir travailleuse autonome en 2017. Pas facile la vie de travailleur autonome, je peux en témoigner. J'ai besoin d'un second emploi pour faire un semblant de salaire décent. Parlant de sorcières speaking of witch speaking of wich, elle aurait subi de grosses pertes financières depuis 3 ans. Mais est-ce que cela explique le vertige dont elle a vécu le tourbillon mental la semaine dernière? 
"Tu ruines les États-Unis, et les mènes au désastre. J'ai des cousins américains et je ne veux pas qu'ils passent les quatre prochaines années avec toi comme président. Retires ta candidature pour les élections. J'ai confectionné un cadeau qui t'incitera à le faire. Le cadeau est dans cette lettre. Si ça ne fonctionne pas, je trouverai une meilleure recette pour un autre poison, ou j'utiliserai peut-être mes armes quand je serai en mesure de venir"
Elle a écrit ces mots au ridicule, mais pas tuable, président des États-Unis dans une lettre poudrée de ricine, le poison naturel le plus violent du règne végétal, 6000 fois le cyanure. Aucune antidote ne peut guérir quelqu'un qui serait en contact avec et qui en serait intoxiqué. 
Menacer de tuer est un crime. Pascale a tweeté #killTrump à de maintes reprises depuis qu'il est président. Elle faisant maintenant bien pire. Elle se rendait aux États-Unis, armée, un pays qui lui avait interdit de séjour depuis mars 2019, moment où elle avait été arrêtée pour 2 chefs de possession illégale d'armes à feu, et pour avoir possédé un faux permis de conduite. Pourquoi le faux permis de conduite? parce que son visa de 6 mois aux États-Unis était échu. Elle a passé quelques jours en prison au Texas et a été chassée du pays. La Française d'origine, naturalisée Québécoise en 2015, qui a effectivement de la famille au Texas, s'était donc établi, depuis un an, ou moins, à Longueil, rive-sud de Montréal, dans l'arrondissement St-Hubert. Amère envers le président anti-immigrants, mais aussi amère envers les autorités policières du Texas qui l'avaient à la fois coffrée, mais aussi fait expulser du pays de ses cousins. Ce sont 6 autres lettres du même genre, à la ricine aussi, qui ont été envoyées au Texas. 
Alors qu'on avait intercepté toutes les lettres, mais pas l'(les) auteur(e(s)), Ferrier les as beaucoup aidé en se présentant à la frontière en voiture, de L'Ontario vers Buffalo, confessant au douanier qu'elle était recherchée par le FBI pour les lettres à la ricine. Pourquoi s'être livrée? Seul son regard confus pourrait l'expliquer. Et le confus s'explique généralement mal. À la frontière, elle avait à la taille une arme de poing chargée et un couteau. Tout pour être coffrée très longtemps. Ce qui est nettement dans le radar des autorités des États-Unis. 

Sa propre fille n'a jamais vu venir ce qui se passe dans la vie de sa mère. Qu'elle ne reverra peut-être plus qu'au travers de barreaux. 

Pulsion rageuse coûteuse. Elle avait signé Esprit Rebelle Libre. Libre elle ne sera peut-être plus jamais.  

Sylvain Proulx, 65 ans, Ripon, Lac-St-Jean.


Les médias prétendus sociaux peuvent être le pire des crachoirs. M.Proulx a tweeté, au Premier Ministre François Legault "qu'il paierait de sa vie" les propos encourageant les Québécois à porter le masque afin de se protéger de la Covid-19. Legault venait tout juste de dire la chose (normale et prudente) sur les ondes d'une station radio de Québec. M.Proulx, lorsque d'abord dénoncé vivement par les gens du net, mais aussi quand ça s'est rendu au Premier Ministre, a eu la visite des autorités. Il a été sommé de se présenter en cours le 9 novembre prochain où il sera accusé de menaces de mort. Il prétend qu'il voulait faire allusion à sa vie politique. Bullshit en cornet, voilà de quoi il s'agit. 

Son inconfort n'est pas une injustice. Lui aussi, sa pulsion rageuse méritait des doigts sur un autre piano que le clavier d'un ordi pour se défouler.


Finalement, aux États-Unis, Ellen Dégénérée DeGeneres.

C'est un monstre. C'est connu. Elle est cruelle, méchante, mais surtout riche à craquer. Et parfois, lorsque riche, on se surprend à n'écouter que soi et ne faire que ce nos pulsions nous commandent. Parce que de toute façon, rien, mais rien au monde, ne peut nous atteindre du sommet de notre empire. Ça s'appelle de la mégalomanie. Un climat toxique régnait apparemment sur le plateau de tournage de son émission quotidienne. Des blagues de mauvais goût, mais surtout, des sautes d'humeur, des impatiences, des irritations, de l'intimidation redoutables, des manques de jugement à la Salvail et des conditions de travail injustes. Pendant la pandémie, Ellen a choisi de tourner l'émission quand même, mais de chez elle. Amenons le public chez moi si je ne peux pas avoir de public. Mais la bonne idée s'arrêtait là. Jamais elle n'a parlé des conditions de travail de ceux qui travailleraient pour elle. Au début, ils n'étaient pas payé du tout. Puis, quand ils s'en s'ont plaints, ils ont été payé la moitié de leur paie habituelle. Oh! ce n'est pas le pire des crimes, les sauts qu'elle fait faire à ses invités ou à ses collègues de travail se rapprochent dangereusement de l'intimidation. On a aussi parlé de racisme sur son plateau, bref de réelle toxicité. 


Ellen a ouvert sa nouvelle saison par des "excuses" insultantes où elle parlait au conditionnel de comportements qu'elle aurait peut-être pu avoir, donc elle ne prenait aucunement responsabilité de quoi que ce soit. Elle a fait de nombreuses blagues pendant ses prétendues excuses, elle a encore manqué de jugement, ne considérant jamais le potentiel de blessures intérieures de plusieurs de ses victimes. Elle a continué de se comporter en parfaite intimidatrice. Elle est si puissante que trouver le clip de ses plates et ratées excuses sur le net reste difficile.  
Dommage. Ces trois gens se pensent rebelles et libres mais ils n'en sont rien.

Les trois ont le jugement faible. La première est menottée et passera peut-être le reste de ses jours enfermée pour un très mauvais réflexe. 

Le second se croyait en mesure de dire tout ce qui lui passe par la tête parce que l'internet ne serait pas aussi légiférée qu'ailleurs. Faux, quand on commet un crime, ça le devient. 


La dernière, parce qu'elle a réussi et qu'elle est riche, pense pouvoir se comporter n'importe comment de toutes les manières qui l'animent, sans toujours consulter son jugement, mais surtout, sans jamais se culpabiliser de quoi que ce soit. 

Les trois sont toxiques. Calamiteux. Nuisibles. 

Poisons. 

Ricine de nos jours.