The Crumble Factory - Darling Limonade - Toolong Records / Le Pop Club Records / Differ-ant | Sortie le 25/09/20
La fabrique à crumble est de retour, ce qui laisse présager d'entrée une pop finement écrite, vu l'ADN que le groupe nous a dévoilé sur ses deux précédents albums. Sentiment confirmé !The Crumble Factory / Toolong Records : l'axe pop Toulouse-Toulon
Le panorama est cette fois légèrement différent pour le groupe toulousain qui a rejoint les rangs de l'incontournable label varois : Toolong Records. Un axe Toulon-Toulouse qui semble tellement évident en matière d'esthétique pop que l'on se demande pourquoi il n'a pas vu le jour plutôt. C'est sans doute pour ça que je disais en 2016 sur le deuxième album de The Crumble Factory : " The Crumble Factory est à Toulouse ce que El Botcho est à Toulon. " Mais réjouissons-nous qu'il soit désormais créé plutôt que de se lamenter sur pourquoi il n'existait pas !
On avait noté une belle évolution entre le premier et le deuxième album de The Crumble Factory, notamment en termes de production, le deuxième allant creuser plus dans les détails, les ambiances, là où le premier album était plus direct, révélant la puissance des mélodies et compositions.
Darling Limonade, ce troisième album, est une bonne synthèse des deux premiers. Pas de doute, une bonne chanson fonctionne à elle seule. Mais quand elle est servie par une production soignée, mais bien dosée, alors la magie opère. C'est exactement le sentiment que j'ai eu sur cet album parfaitement dosé. Deux exemples illustrent bien ce ressenti : Madly, chanson pop tout simple qui semble tellement évidente, et Sunday Clothes au refrain très pop et facile, embelli au fur et à mesure avec les réponses de guitare. The Crumble Factory n'hésite pas non plus à utiliser des recettes pop classiques, mais qui fonctionnent très bien, comme cette alternance majeur/mineur sur Gooseberry Trees.
The Crumble Factory : Pixies, Boo Radleys, et pop 60's
Les racines de The Crumble Factory sont toujours là. Les mêmes que sur les deux albums précédents. J'y ai entendu les Boo Radleys (période " C'Mon Kids ", pas la période des albums shoegaze des débuts) sur So Good To Be Sad sur la deuxième partie du morceau avec le tambourin après son début calme avec le joli delay.
La patte noisy de The Crumble Factory est également parsemée ça-et-là, comme sur Walter is Dead. (la réponse au Walter du deuxième album, Betsy Cha Cha ?) Ce morceau reprend les codes de l'inaugural Your Hair : calme, une indie pop délicate et simple avec un joli refrain à la Teenage Fanclub qui prend de l'ampleur, à la fois noisy et planant sur fond d'effets fuzz bien dosés. Un titre qui progresse en intensité et qui est à l'image de l'album : jamais dans la surenchère.
Et puis, comme sur les deux premiers opus, le passage des Pixies est légion. Sincèrement, comment ne pas penser aux Pixies sur Follow Me Down Jack ? La filiation avec le groupe de Boston est une évidence, tant par le combo basse/batterie/voix puis ensuite avec la guitare acoustique et le côté énervé de la voix. Un modèle du genre. Radio Star également fait penser aux Pixies dans sa construction d'accords (mais pas dans le son).
Pour autant, The Crumble Factory affiche son style, tantôt 60's (coucou les Kinks), tantôt 90's, maîtrisant parfaitement son songwriting. Golden Green est très représentatif avec ce son noisy ternaire qui débute en refrain, revient en calme binaire, avant un retour noisy avec un orgue limite 60's pour finir en binaire avec une bonne distorsion et des chœurs à la Kim Deal, voire sa consœur Kim Gordon (pour le côté un peu torturé des chœurs féminins). Assurément l'album indie pop de la rentrée !
Quelle bière boire en écoutant Darling Limonade de The Crumble Factory ?
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