Un week-end où je réussis à caser dans le journal deux papiers de triathlon (dont un illustré) et une brève de course d'orientation sur lequipe.fr (merci Isa) est un bon week-end. Par les temps qui courent, c'est pas tous les jours la fête alors même si c'est évidemment insuffisant, on saura s'en contenter en attendant, ou plutôt en espérant, des jours meilleurs (je ne suis quand même pas très optimiste...).
C'est que l'actualité fut plutôt favorable aux sportifs tricolores des sports invités privilégiés de ce blog. Et elle aurait pu l'être encore davantage sans une maudite abeille tchèque qui s'en prit au fond de la gorge de Thierry Gueorgiou, notre sextuple champion du monde de course d'orientation. Propulsée par deux excellents relais de François Gonon (en photo, médaille de bronze en longue distance) et Damien Renard, la France s'en allait tranquillement à la conquête de son premier sacre mondial en relais. Plus que quelques balises à valider et la breloque était gagnée. Et cette put.. d'abeille entra alors en action, privant les Bleus du sacre et obligeant même Gueorgiou a être évacué par hélicoptère vers l'hôpital ! Vraiment pas de bol... Mais bon, c'est la faute à pas de chance et les Bleus ont montré qu'ils étaient dimanche les meilleurs. Maigre consolation je sais bien mais faut bien positiver.
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Du côté du triathlon, il s'agissait de la dernière étape de Coupe du monde avant les Jeux. Trois de nos cinq sélectionnés participaient à cette course à Kitzbühel, en Autriche. A mettre au tableau d'honneur, Carole Péon qui nous a sorti une course top niveau pour aller chercher la deuxième place soit le second podium de sa carrière.
Sous la coupe de Frank Bignet (sans "c" à Frank contrairement à ce que nos "merveilleux" correcteurs m'ont corrigé dans le papier lundi...argh !), Carole progresse régulièrement depuis deux ou trois saisons et parvient désormais à être régulière dans le top 10-15 des Coupes du monde. Sur onlinetri, le débat sur les chambres ou tentes à hypoxie (qui reproduisent les conditions de l'altitude) a encore rempli quelques posts. Perso, je trouve ça assez limite puisque artificiel... Mais bon, c'est autorisé donc... pas de problème. Selon les sensibilités, on place ces fameuses "limites" à des endroits différents. Mais étant légaliste, il y a un règlement, il n'est pas enfreint, donc rien à dire. Si ce n'est bravo à Carole qui, si elle parvient à poser le vélo devant, pourra réaliser un bon petit truc à Pékin. Un podium semble difficile au regard de la concurrence mais sur une course d'un jour avec un enjeu qui bouleverse parfois la donne et cette fois des conditions météos extrêmes, on ne sait jamais. Idem pour Jessica Harrison, notre deuxième représentante. Chez les hommes, Tony Moulai et Laurent Vidal ont terminé dans le top 10, pas très loin des meilleurs (je me répète, mais j'anticipe sur les éventuelles remarques dans un mois... aux Jeux, c'est le podium ou rien... Une quatrième place ou un top 10, aussi remarquables soient-ils sportivement, passeront complètement inaperçus en dehors de la presse spécialisée... c'est pas juste, mais c'est comme ça pour tous les "petits sports). Tout le monde n'était pas présent à Kitzbühel et difficile de tirer des enseignements d'une telle course vu que tout le monde est en préparation, mais comme pour les deux filles, si ça veut bien sourire le 19 août prochain, qui sait ?
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Pour ceux qui auraient manqué le papier sur la disparition de Rochet M, le dernier cheval français médaillé olympique (bronze à Atlanta) sous la selle d'Alexandra Ledermann, en voici la version originale (celle du journal a été largement rabotée... argh...) qui montre à quel point le rapport cavalier-cheval peut être fort.
" C’était mon complice, mon frère, mon ami. " L’émotion d’Alexandra Ledermann témoigne de la complicité qui unissait la cavalière à Rochet M, son partenaire à la fin des années 90, mort la semaine dernière dans son box. Né en 1983 chez Fernand Leredde, ce fils de Jalisco B et Flicka’s Girl, propriété de Madame Danièle Mars fut l’un des piliers de l’équipe de France, participant six années durant aux grands championnats. En bronze aux JO d’Atlanta, en argent par équipes aux Mondiaux en 1997, champion d’Europe à Hickstead en 1999 offrant à sa cavalière l’honneur d’être la première femme sacrée sur le continent, encore l’un des quatre double sans faute (sur 83 participants) du concours par équipes des Jeux de Sydney en 2000, le couple Rochet M-Ledermann a marqué toute une génération de fans d’équitation. Au même titre que Jappeloup et Pierre Durand, champions olympiques en 1988 (Jappeloup est mort en 1991). " Rochet m’a offert les plus beaux moments de ma carrière, confie Alexandra Ledermann. Il avait dépassé le stade d’animal. Aucun des deux n’a jamais trahit l’autre. Nous nous sommes toujours soutenus dans l’adversité et même quand ça s’est mal passé, aucun des deux n’en a voulu à l’autre. "
Aujourd’hui à la recherche d’un crack de ce calibre et frustrée de ne pouvoir disposer d’un cheval susceptible de la conduire à nouveau au haut niveau, la cavalière se souvient de ses heures de gloire avec son partenaire. " Quand je revois des vidéos ou des photos de nos parcours, j’en ai encore des frissons et des larmes aux yeux. C’est impossible de mettre des mots sur notre relation. C’est un peu comme ce qu’ont vécu les joueurs de foot quand ils ont été champions du monde. Il y a quelque chose d’indéfinissable entre eux qui les unit et que les gens ne peuvent comprendre. Avec Rochet, c’était ça. C’est ensemble que nous sommes parfois devenus les héros d’un jour. Il n’aurait rien été sans moi et je n’aurais rien été sans lui. "
A la retraite depuis sept ans, cet hongre coulait depuis des jours heureux près d’Evreux, dans les écuries de sa cavalière, aujourd’hui âgée de trente-neuf ans. " En quinze ans, il n’a jamais déménagé. Souvent dès qu'on a les a mis à la retraite, on met les chevaux de compétition dans le pré et c'est tout. Et ils meurent quelques mois après... Ce ne fut pas le cas pour Rochet. Il a pu pleinement profiter de sa retraite qui a quand même duré sept ans... Jusqu’il y a un an, ma mère l’emmenait encore parfois en balade en forêt mais j’avais arrêté de le monter depuis deux ou trois ans pour ne pas l’embêter. On le brossait encore tous les jours, il était traité comme un prince. C’est une torture aujourd’hui de passer devant son box et de le voir vide. "
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Pour finir avec le dada, petit tour ce mardi à Saint-Martin-de Bréhal où était organisée une journée presse avec l'équipe de France de concours complet, en partance pour les Jeux olympiques. Une belle journée entamée sur la grande plage où les cavaliers effectuaient leurs galops, dernier gros efforts avant l'embarquement pour Hongkong, à la fin de la semaine. Près d'une trentaine de journalistes réunis pour du concours complet, c'est pas tous les jours qu'on voit ça (n'est-ce pas Guy ?). Tout le monde a l'air en ordre de marche (enfin on espère vu que de toute façon, si ce n'est pas le cas, on nous le cachera...) pour aller chercher des breloques. Oui oui DES breloques. Jean Teulère (selon moi le favori) et Nicolas Touzaint devraient lutter pour l'or en indiv et les Bleus devraient aussi postuler à leur propre succession par équipes.
Une fois de plus, merci au staff et au cavalier de l'équipe de France pour son accueil. Merci aussi à Véro et Jennifer (bon voyage ;)) pour l'organisation nickel. .
Photo de droite (les cinq sélectionnés) : Jean-Renaud Adde, Jean Teulère, Nicolas Touzaint, Didier Dhennin, Eric Vigeanel.
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Un peu de ciné mais un seul film au programme en cette période peu propice aux grands films. Et pourtant, "Un monde à nous", film produit par Alain Chabat (qui fait une très brève apparition) vaut le détour (encore une bonne idée mademoiselle). C'est pas franchement gai gai mais c'est très bien fait. Un scénario qui fait travailler l'imagination en nous faisant constamment changer d'interprétation des faits et surtout deux excellents acteurs. Edouard Baer bien sûr, dans un rôle très sombre, très loin du "comique" habituel et surtout une révélation avec le jeune Anton Balekdjian (fils du réalisateur) qui, à à peine 12-13 ans, est particulièrement impressionnant dans un rôle loin d'être évident pour un gamin.