Après l’URSS avec son roman "Les Âmes rouges" et la Chine de "Maîtres et Esclaves", cette fois Paul Greveillac nous emmène dans une Autriche-Hongrie qui ne se doute pas qu’elle vit ses dernières belles années. A la fin du XIXe siècle, exactement en 1896, son héros, le jeune architecte Lajos Ligeti quitte Vienne, ses parents d’origine hongroise et la pharmacie familiale pour Budapest où son oncle, le serrurier Jakob Lakatos, habite et va l’accueillir. Budapest est alors en pleine célébration du Millénaire, autrement dit les mille ans de la Hongrie. En 1873, la ville a réuni Obuda, Buda et Pest. A l’occasion de ce Millénaire de 1896, les manifestations se multiplient, y compris la visite de François-Joseph Ier, empereur de la double monarchie instaurée en 1867 lorsque l’Autriche et la Hongrie s’unirent par un Compromis.
Lajos Ligeti est un personnage de pure fiction, inutile donc de rechercher ce nom parmi ceux qui ont illustré cette époque. Le seul Lajos Ligeti célèbre que l’on y trouverait est un orientaliste du XXe siècle… Notre jeune architecte ne rêve que de constructions et son ambition est d'imposer son style, aussi échafaude-t-il de nombreux plans pour cette ville en plein essor et où triomphe l'Art nouveau. Le jeune homme pense réussir à s’imposer, notamment grâce au maître d’œuvre Barnabás Kocsis. Tout ne se passera pas cependant comme il l’avait imaginé, le conservatisme et les rivalités ne permettront pas que tous ses souhaits de modernité se réalisent. Il lui faudra souvent lutter contre la concurrence qui se montrera parfois déloyale sans compter qu’il est étranger et juif, mais Lajos Ligeti résiste, soutenu par sa muse Katarzyna qui deviendra sa femme. Il rencontre des célébrités Otto, Wagner, Alfons Mucha, Béla Bartók aussi bien qu’Egon Schiele. Lajos Ligeti est décoré par l'empereur François-Joseph à Vienne et connaît le succès mais on comprend bien qu'il subira les dommages de la guerre mondiale qui arrive et détruira son oeuvre.
Pour certains lecteurs, ce roman évoquera sans doute "Budapest1900" de John Lukacs, la Bible du voyageur en Mitteleuropa, qui nous faisait connaître la ville sous tous ses aspects. Avec "Art nouveau", ce serait en quelque sorte dans les coulisses de cette époque que nous entraînerait la plume élégante de Paul Greveillac. Quand on s’intéresse à l’Europe centrale, qu'on y soit allé ou qu'on s'apprête à le faire, c’est certainement un récit à ne pas manquer. Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur Il y avait longtemps. Bien longtemps que le président Macron ne nous avait pas gratifiés d’une de ses petites expressions qui le dévoilent si bien. Hier, ces petites sorties étaient pour les «Gaulois» ou les «illettrées». Aujourd’hui, la nouvelle...