Cascades ce matin, trombes drues.
Les bruits des moteurs noyés dans le crépitement.
L'averse est une douche intérieure.
Chaque goutte semble étouffer une pensée,
maintenant le bavardage dans un œuf translucide,
tout de silence immense.
Tout recoule dans son élan,
tel un bassin versant vers son fleuve,
lequel coure vers son océan.
Ce jour d'équinoxe est un jour de choix.
Dame nature décide. Elle choisit.
Quand je choisis, je plonge dans la mer.
Subrepticement, les vaguelettes bavardes
se remettent à l'unisson de leur total.
Ce jour de même,
nature se remet à zéro.
Ni ceci, ni cela,
disponible pour ceci et cela.
Qui désire trouver la source
n'a qu'à se laisser glisser
à l'origine de n'importe quel mouvement.
Suivre la pente comme les eaux
du bassin versant.
Laisser le tout choisir.
Moi je reste le total des puissances.
Je reste sans rien, riche de tout,
tel un ciel délesté de ses nuées.
Il y a un ciel intérieur.
Clair, net, vierge, sauvage, impartial.
Mais bon.
Elle est la vastité qui se dévoile
entre les deux versants du oui et du non.
Notre grand équinoxe du jour
enveloppe ainsi mille petits équilibres,
autant d'invitations à l'équanimité.
Et, peut-être, à la plongée.