ARCACHON. --Les présidents des trois intercommunalités du bassin d'Arcachon et du Val de l'Eyre ont annoncé, hier, leur volonté de s'unir pour créer une seule et grande communauté d'agglomération
Le Bassin veut jouer groupéDix-sept communes et 130 000 habitants
«C'est
un moment important dans la vie de nos trois intercommunalités, c'est
même un événement » a convenu le maire (UMP) d'Arcachon et président de
la Cobas (commmunauté d'agglomération du bassin d'Arcachon sud) en
annonçant, hier à Arcachon, aux côtés des présidents des deux autres
intercommunalités, Bruno Lafon pour la Coban et Philippe Lacoste pour
la Cdc Val de l'Eyre, leur intention de créer une seule et grande
intercommunalité à l'échelle des 17 communes de l'arrondissement du
bassin d'Arcachon.
Les
trois présidents motivent, justement, cet objectif commun par « la
volonté de se mettre en conformité avec l'arrondissement créé il y a un
an ».
La
« cohérence » du territoire existait aussi déjà avec la création, il y
a trois ans, du Pays, puis du Sybarval, chargé de mettre en place le
Schéma de cohérence territoriale (Scot) sur l'ensemble des 17 communes.
La volonté de l'état.
Les trois présidents, issus des dernières municipales, y voient aussi
d'autres avantages : « Une mutualisation des moyens pour réaliser des
économies d'échelle. Un interlocuteur de poids face aux instances
régionales ou nationales. Ou encore un regroupement encouragé par
l'état ». Yves Foulon reprend ainsi les propos du préfet Françis Idrac,
il y a deux semaines.
Aucune
date n'est encore fixée pour la création de cette grande
intercommunalité, qui se réaliserait par le biais d'une fusion des
trois strucutres existantes. « La création passera par des propositions
concrètes, pas par des effets d'annonce » répète Yves Foulon, pressé de
questions en ce sens.
Quatre domaines d'intervention.
Les trois présidents estiment que la création de cette grande
intercommunalité doit s'appuyer sur « quatre actions prioritaires » que
sont les transports, le sport, le logement et la culture. « Nous
souhaitons avoir un réseau de transports à l'échelle des 17 communes »
débute Philippe Lacoste, le nouveau président de la Cdc Val de l'Eyre.
« La solution sera plus facile à trouver en s'y prenant à trois que
chacun dans son coin. » C'est la Cobas, instauratrice l'an dernier de
son propre réseau de transport en commun (Baïa), qui est chargée de
cette étude.
Pour
le sport, Bruno Lafon prend l'exemple de l'absence de salle adaptée aux
rencontres européennes de l'équipe de hand-ball féminin Mios-Biganos
pour justifier la nécessité d'un équipement intra-communautaire : « Les
égoïsmes communautaires sont finis, même si c'est paradoxal que cela
vienne du maire d'une commune, hostile, il y a quatre ans, à la
communauté de communes. Mais il faut vivre avec son temps et fédérer
les événements sportifs ». La logique d'une grande salle de sport
devrait aussi prévaloir pour la construction de piscines : « Nous
n'avons pas forcement les moyens d'en construire une dans chacune de
nos communes ».
Le
logement, sur le bassin d'Arcachon comme, désormais, dans le Val de
l'Eyre, devient une préoccupation majeure. Yves Foulon estime que la
constitution d'un EPFL (équipement public foncier local), à l'échelle
des 17 communes, est « le meilleur moyen de maîtriser le foncier,
définir un programme pluriannuel d'acquisition, de construction, de
promotion et d'offre de logement social plus équilibrée sur le
territoire ».
Pour
l'heure, seule la Cobas a souhaité créer un EPFL, mais le préfet a
refusé de l'entériner, au motif - justement - que le territoire
concerné - le Sud Bassin - est trop limité.
La
culture, à l'instar du sport, est « particulièrement fédératrice ».
Yves Foulon évoque notamment la mutualisation des moyens pour les
écoles de musique, les médiathèques, voire de « grands événements
culturels ».
Le doyen.
Selon le président de la Cobas, l'ensemble des dix-sept maires du
bassin d'Arcachon et du Val de l'Eyre ont décidé de confier au maire
d'Andernos-les-bains, Philippe Pérusat, un rôle de « coordinateur » de
cette grande intercommunalité. Au double motif qu'il est le plus ancien
maire de l'arrondissement, élu en 1974. Et qu'il a une expérience
majeure de l'intercommunalité pour être à l'origine de la création du
Siba.
Un
paradoxe de plus lorsque l'on sait qu'il n'était guère favorable à la
création de la Coban, il y a quatre ans. « Il était peut-être contre la
Coban, mais il a toujours été pour la grande intercommunalité » assure
Yves Foulon.
Le
Siba, d'ailleurs, ne serait pas remis en cause par cette grande
intercommunalité. Ce syndicat, actuellement présidé par le maire de
Lège-Cap Ferret, Michel Sammarcelli, qui ne regroupe que les dix
communes littorales du bassin d'Arcachon, garderait ses compétences en
matière de surveillance de la qualité de l'eau du bassin d'Arcachon,
l'hygiène (avec le traitement et l'évacuation des eaux usées) et le
tourisme.
L'arrondissement
du bassin d'Arcachon, créé l'an dernier, compte dix-sept communes,
actuellement regroupées au sein de trois intercommunalités.
La
Cobas, qui a succédé en 2002 au District, lui même créé en 1974,
comprend les quatre communes du Sud Bassin, Arcachon, La Teste-de-Buch,
Gujan-Mestras et Le Teich. Elle compte 60 000 habitants et est
présidée, depuis les dernières municipales, par le maire (UMP)
d'Arcachon, Yves Foulon.
La
Coban, créée en 2004, est la communauté de communes du Nord Bassin,
avec les huit communes de Lège-Cap Ferret, Arès, Andernos-les-Bains,
Lanton, Audenge, Mios, Biganos et Marcheprime. Elle compte 50 000
habitants. Elle est présidée, depuis deux mois, par le maire de
Biganos, Bruno Lafon.
La
plus petite des intercommunalités, la Cdc du Val de l'Eyre, créée en
2003, regroupe les cinq communes de Salles, Belin-Beliet, Lugos, Le
Barp et Saint-Magne, et compte 15 000 habitants. Elle est désormais
présidée par le maire (UMP) de Saint-Magne, Philippe Lacoste.
En
se regroupant, ces trois intercommunalités compteraient 130 000
habitants, aurait un statut de communauté d'agglomération. Alors que la
Cobas se situe à la quatrième place des intercommunaliés d'Aquitaine,
la nouvelle grande intercommunalité du bassin d'Arcachon se hisserait à
la seconde place devant le BAB (Biarritz-Anglet-Bayonne) et Pau, la CUB
conservant son leadership, loin devant.
Elle
n'a pas encore de nom, mais l'idée de Cobarval a été lancée, pour
communauté de communes du bassin d'Arcachon et du Val de l'Eyre, afin
de ne léser personne.
LANTON. --Les
maires de Nord Bassin ne se montrent pas spécialement pressés de
constituer la grande intercommunalité souhaitée par le président du Sud
Bassin
http://www.sudouest.com/090708/vil_gir_arcachon.asp?Article=090708aP2725002.xml
Le Nord pas pressé
A
l'instar du Conseil communautaire du Val de l'Eyre, la semaine dernière
(« Sud Ouest » du 2 juillet), c'est à la fin du conseil de la Coban,
lundi soir, que les élus du Nord Bassin ont débattu de l'idée d'une
intercommunalité à l'échelle des 17 communes du bassin d'Arcachon et du
Val de l'Eyre.
Une
idée poussée par le président de la Cobas, Yves Foulon, qui avait
invité, jeudi dernier à Arcachon, le président de la Coban, Bruno
Lafon, et le président de la CdC Val de l'Eyre, Philippe Lacoste, pour
annoncer leur volonté de s'unir pour créer la grande intercommunalité
(« Sud Ouest » du 4 juillet).
« Le débat est ouvert ».
C'est Laurent Maupilé, adjoint aux finances de Lège, qui a lancé le
débat, en interrogeant Bruno Lafon : « Pouvez-vous nous éclairer sur
les démarches pour la grande intercommunalité ? Comment le processus
sera-t-il géré au sein de la Coban ? »
Bruno
Lafon confirme qu'il est plutôt favorable à une union : « Avant même
d'être élu, je ne comprenais pas que la Cobas, la Coban et le Val de
l'Eyre soient séparés. L'État a la volonté de regrouper les petites
intercommunalités, mais il n'y a pas d'obligation de le faire. On ne
peut cependant pas aller contre ce phénomène, ne serait-ce que dans le
domaine des transports, de la culture, du sport. »
Il
reste cependant prudent : « Le président Yves Foulon m'a senti timoré
sur le sujet. Nous avons établi un premier contact, mais il n'y a pas
de délai. Yves Foulon était d'ailleurs gêné pour répondre à cette
question. »
Outre
sa création récente, la Coban n'a surtout ni les compétences, ni les
revenus des deux autres intercommunalités, puisqu'elle n'a pas -
encore- - adopté la taxe professionnelle unique (TPU). Des handicaps
d'envergure.
«
Je ne regrette pas d'avoir engagé la discussion avec les deux autres
présidents, mais je suis un forestier, je vais moins vite », assure
Bruno Lafon.
«
Urgent d'attendre ». Christian Gaubert, maire socialiste de Lanton et
conseiller général d'Audenge, n'est pas non plus spécialement pressé :
« Le préfet ne fusionnera pas d'emblée les intercommunalités, c'est aux
intercommunalités de prendre contact entre elles. Si on veut fusionner,
il faudra régler entre nous la question de la TPU. Quant à
l'Établissement public foncier local (EPFL) mis en avant par Yves
Foulon à l'échelle des 17 communes, le préfet a opté pour un EPFL à
l'échelle du département, il n'en autorisera pas d'autres. »
« Il est peut-être urgent d'attendre », assure même le maire de Mios,
François Cazis, qui constate : « Nous sommes moins frileux pour lancer
une étude sur les avantages et les inconvénients d'une fusion que sur
une TPU généralisée à notre territoire ». « Il y a d'abord une
réflexion à mener pour faire évoluer nos compétences. L'aspect des
ressources est essentiel », confirme Nathalie Le Yondre, maire
socialiste d'Audenge.
«
Il faut y aller avec prudence », renchérit Jean-Guy Perrière, maire
d'Arès, mais aussi président du Sybarval, qui réunit déjà les 17
communes du bassin d'Arcachon et du Val de l'Eyre pour mettre en ?uvre
le Schéma de cohérence territoriale (Scot).
«
Il y a une instance de réflexion à mettre en place. Il y a des études à
mener par les trois intercommunalités, voir les incidences sur le
contribuable. Le Sybarval avait d'ailleurs envisagé de confier cette
étude au plus ancien d'entre nous, Philippe Pérusat ». Grands sourires
dans l'assemblée. Il se trouve que le maire d'Andernos-les-Bains a
justement été présenté, la semaine dernière, par Yves Foulon comme « le
coordinateur » de la réflexion sur la grande intercommunalité.
L'expérience du Siba.
« Avant de faire la grande intercommunalité, il faut apprendre à
travailler ensemble. Nous avons le devoir de constituer un groupe de
réflexion au sein de la Coban, c'est même urgent pour être une force de
proposition et non pas suivre une interpellation », ajoute Laurent
Maupilé, faisant ainsi une allusion à peine voilée à la démarche d'Yves
Foulon.
Laurent
Maupilé enfonce le clou en rappelant que si une intercommunalité a
démontré sa capacité à travailler ensemble, c'est bien le Syndicat du
bassin d'Arcachon (Siba) qui réunit les dix communes littorales autour
de l'assainissement et le tourisme. Une sorte d'hommage à son
président, Michel Sammarcelli, par ailleurs maire de Lège-Cap-Ferret. «
Il y a d'autres scénarios à étudier que la fusion des trois
intercommunalités. Le Siba est une hypothèse », conclut-il.
Dans le Nord, on l'a compris, la grande intercommunalité n'est pas la priorité.
LE PREFET EST POUR ET TANT MIEUX (sauf que certains Maire pense d'abord à leurs intérêts indirects ...)
http://www.sudouest.com/160708/vil_gir_arcachon.asp?Article=160708aP2762484.xml
3 La fusion des trois intercommunalités
«
Je tiens à saluer la réflexion engagée par les intercommunalités du
bassin d'Arcachon et du Val de l'Eyre sur la fusion partielle de la
Cobas, la Coban et la Communauté de communes du Val de l'Eyre », a
ensuite témoigné le sous-préfet. « Faire mieux avec moins, c'est bien
là leur préoccupation me semble-t-il. (?) Je n'ai pas de doute sur le
fait que de nombreux services pourraient être mieux rendus à la
population et à un moindre coût, s'ils étaient gérés à une échelle du
territoire plus vaste. » Et de citer, à titre d'exemple, les transports
publics.
«
Une étude sur les conditions réglementaires, fiscales et budgétaires a
été réalisée par mes services et mise à la disposition des maires,
vendredi dernier. Elle conclut qu'en l'état actuel de la
réglementation, les dotations de fonctionnement cumulées des communes
et Epic progresseraient de presque 30 % la première année de la fusion.
La dotation moyenne par habitant progresserait même de 44 euros pour le
Nord Bassin, actuellement à plus de 103 euros, alors même que les coûts
de fonctionnement diminueraient. »
Philippe Ramon a assuré que l'État accompagnera les élus, à qui l'initiative d'un tel regroupement appartient.