22h15, Un Samedi Soir

Publié le 21 septembre 2020 par Hunterjones

 J'ai été 4 fois chez Réno-Dépôt ce week-end. 

4 fois!!!!

C'est autant d'ecchymoses sur ma sensibilité.


J'ai donc écrit, lu, écouté de la musique et visionné du film tant que j'ai pu pour me soigner. 

Samedi soir, l'amoureuse, qui s'était levée tôt pour avoir travaillé un jour interdit, était fatiguée et s'est rendue au lit assez tôt. Mon fils se rendait à Québec où se trouve son amoureuse à lui. Ma fille travaillait tôt le lendemain, elle a visé le lit très vite aussi. 


Restait moi et notre chat de nuit. C'était la nuit. Ai sorti notre chat de nuit, me suis parti un film.

J'avais oublié à quel point Jerry Maguire de Cameron Crowe était presque sans fautes.  Drôle, touchant, romantique, fameusement joué, brillamment écrit, habilement tourné, ce film a toutes les raisons de se retrouver dans mes films immortels que je place dans les 10 premiers jours du mois. Mais je vous en promets un autre de Cameron Crowe prochainement. 


J'ai aimé Cameron Crowe assez tôt dans sa filmographie. Je réalise que j'ai ses 4 premiers films tournés de sa main parmi ma collection de films. Tous acheté (ou reçu) petit à petit sur les 5 dernières années. Après Maguire, j'ai eu envie de revoir Say Anything. Me suis couché tard samedi tôt dimanche. 

Me suis demandé pourquoi les films de Cameron Crowe, du moins ses 4 premiers, avaient visé si juste avec moi. Je croyais avoir trouvé en me disant qu'ils avaient merveilleusement saisi leur époque. La fin de l'école secondaire, la vie de jeune adulte sur la côte Ouest américaine, la naïveté idéaliste, la loyauté et l'engagement amoureux, la musique des années 70. 


Il touchait à l'amour, au sport, à la musique, à Bridget Fonda, Zooey, des passions qui sont aussi les miennes. Ça tombait sur le sens, ses intérêts, pouvaient facilement rejoindre les miens. C'est le premier tiers du pourquoi Crowe et moi, ça pouvait communier.

Mais non, en (re) voyant Jerry Maguire, je trouvais absolument tout parfait. Plus que la première fois que je l'avais vu. Je savourais comme si je voyais le film d'un ami. Ce que Crowe n'est pas. Vanilla Sky était raté. Elisabethtown aussi. We Bought a Zoo c'était du Walt Disney des années 80. Aloha, pas sympathique du tout. Outre ses 4 premiers, il ne me parle plus beaucoup. Mais pendant un temps, 10 ans comme le veut la théorie, nos sensibilités calibraient au même diapason. Et le Jerry Maguire de samedi soir, 22h15, était une fontaine de bonheur coulant goutte par goutte dans l'évier cagé de ma vie.


Drip, drip, drip, drip, drip, drip
.

J'ai explosé de rire plusieurs fois. Il faut rire avant d'être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. Les rôles secondaires sont parfaitement joués. L'équilibre entre humour, drame, intensité et tendresse était parfaitement dosé. Mais je n'arrivais pas à me dire comme Jean-Pierre Léaud dans Masculin/Feminin, que ça me plaisait tout simplement "pour la tendresse".  Peut-être que je savourais parce que je revoyais Renée Zellweger sans la plastique des années 2000. Mais non, il y avait surement une autre raison pour laquelle le film me touchait partout aux bons endroits.


Moi aussi, j'en suis à une période de ma vie où je remets absolument tout en question. C'est le deuxième tiers de ma réponse.

J'en ai profité pour lire sur Cameron Crowe et là, j'ai compris le dernier tier.


Comme moi, Crowe a été élevé, unique garçon avec deux soeurs. Il a toutefois perdu une des ses soeurs en bas âge. Reste, qu'être élevé avec des soeurs, sans frères, ça influence largement une sensibilité. Physiquement il ressemble beaucoup à sa mère. Moi, c'est psychologiquement que je ressemble absolument à ma mère. Plus je vieillis, plus je le réalise. Physiquement, je suis absolument mon père, mais j'ai de très nombreux traits psychologiques maternels. Et grandir avec des soeurs (y avait aussi que des filles dans la rue pour jouer et je n'ai quasiment qu'uniquement des cousines) ça peut influencer un niveau de virilité et de "manhood" en un homme. 
J'ai réalisé ça dans un mes 4 voyages au Réno Dépôt. J'étais égaré. Franchement pas dans mon élément. Je voyais les hommes autour de moi trouver des yeux ce qu'ils voulaient ou avoir des étoiles de satisfaction naissante en voyant un outil ou des madriers qui deviendraient une galerie sous leur main agile. Moi j'étais perdu à chercher des semences à gazon, introuvables ailleurs. Je suis chez moi dans une bibliothèque, pas dans un Réno Dépôt.

Cameron est chez lui en parlant de relations amoureuses, de sports et de musique. 

    De ce qu'il connait. De ce, en quoi il a baigné. 

On est pomme de notre arbre. Jamais prune de pommier.

Cameron et moi avons été "bâti" entouré de féminité. 

Ça forme des sensibilités différentes de bien des canevas. 

Je me suis soigné de mes ecchymoses dans la nuit de samedi à dimanche. 

De là les références à The Cure...