Titre : Conan le Cimmérien, T2 : Le colosse noir
Scénariste : Vincent Brugeas
Dessinateur : Ronan Toulhoat
Parution : Mai 2018
Lorsque j’ai découvert la série Conan le Cimmérien, ce n’est pas le fait qu’elle était l’adaptation de l’œuvre de Robert E. Howard qui m’a attiré. En effet, l’existence même de ce héros créé en 1932 m’était jusqu’alors complètement étrangère. C’est la présence du nom des auteurs du second tome intitulé Le colosse noir qui m’a séduit. En effet, Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat forment un duo dont je guette avec attention chaque nouvelle parution. Depuis ma découverte de Block 109 il y a des années, j’ai été conquis par chacune de leur création. J’espérais donc que cet album serait fidèle à cette habitude.
Un ouvrage aux qualités essentiellement graphiques
Les enjeux de l’histoire sont assez basiques. Conan est un mercenaire. Son chemin croise celui de la princesse Yasmela. Cette dernière décide de lui confier la tête de son armée qui s’apprête à partir le lendemain affronter la horde de Natohk. C’est cette guerre que nous conte cet opus qui peut se lire indépendamment des autres tomes de la série.
Je n’avais aucune idée sur ce qui m’attendait en découvrant cette aventure. Comme je l’évoquais en introduction, Conan m’est complètement inconnu. Les auteurs offrent l’adaptation d’un texte d’un autre. La question se posait de savoir s’ils allaient malgré tout pouvoir habiter la narration de leur « patte » habituelle. En feuilletant quelques pages, j’ai été vite rassuré sur ce point. Le découpage, le rythme ou encore le dessin ont une vraie parenté avec ceux que nous pourrions trouver dans Le Roy des ribauds par exemple. Il faut voir dans cette remarque un vrai compliment tant j’ai apprécié ma lecture de cette trilogie captivante.
Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat ont un talent immense pour faire vivre ces scènes de combat. Elles occupent la seconde partie de l’histoire et sont d’une intensité graphique assez remarquable. La variété des plans offre une immersion prenante au plus près des combats tout en ne perdant jamais de vue son ampleur globale. Le travail sur le couleur participe également à cette atmosphère violente.
La première partie sert de mise en place en nous faisant découvrir les principaux protagonistes. Je dois bien dire que si ces rencontres ne sont pas désagréables, elles ne s’avèrent pas pour autant passionnantes. Les relations entre eux sont assez plates et manichéennes. L’intrigue semble manquer de densité et de complexité. Le déroulement apparaît assez linéaire. Ce sentiment ne me quittera pas jusqu’au dénouement. Malgré la dimension héroïque évidente du héros, je ne peux pas dire que la bataille menée s’avère extrêmement prenante. Les rebondissements sont rares, les zones d’ombre quasiment inexistantes.
Pour conclure, Le colosse noir est un ouvrage qui se lit sans difficulté et devant lequel on ne s’ennuie pas. On y prend même du plaisir essentiellement pour des raisons graphiques. Néanmoins, le manque d’épaisseur du scénario et des personnages fait qu’on est un petit peu déçu de voir arriver si vite la fin. Tout ça pour ça ? Je ne regrette pas mon achat car j’ai apprécié de découvrir ce héros sous le regard de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat. Par contre, je ne pense pas me plonger dans les autres épisodes de la saga nés de la plume d’entre auteur. Conan n’a pas su totalement conquérir mon âme de lecteur…