Femme outragée ! Femme brisée ! Femme martyrisée !
Mais Parole libérée !
J'ai beau avoir la chance d'accéder à des plateformes diversifiées, j'ai gardé un lien, ténue et têtu, avec les programmes du poste, comme on disait.
La rentrée est passée et franchement, je n'étais pas emballée. Et puis voilà que cette semaine, c'est France TV qui l'a emporté.
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Deux documentaires, suivis d'un débat avec un thème commun : la parole des femmes libérée pour si peu de coupables emprisonnés.
Je sais parfaitement pourquoi j'ai choisi de les regarder. Et vous aussi, si vous me suivez. Pourtant, ça n'a pas empêché la colère de gronder ni le dégout et les larmes de s'entre-mêler.
France 5 - Le monde en face. #MeToo secoue (aussi) la France
Secoués, les hommes incriminés, qui chouinent qu'on ne peut plus draguer, qu'ils sont mal compris et que, finalement ils sont un peu les victimes, d'autant que "C'est pas tous les hommes, 'faut pas l'oublier !" Cf : Eric Brion, pathétique à en vomir.
Secouée, l'opinion publique, par ces femmes, ces féministes, qui en disent, trop, en font trop et qui, pour un geste, un mot, un compliment, demandent justice. "Ces furies-là desservent leur cause." sermonnent les mâles experts en Droit et autres choses. pendant ce temps-là, d'autres Baronnes, claironnent "Le droit à être importunées." Et moi, je commence à m'énerver...
Secouée, Sandra Muller l'a été, Alyssa Milano aussi et toutes celles qui ont "osé" et contre qui ça s'est retourné.
La parole libérée a donc son pendant punitif, contre celles qui ont parlé.
Secoué-e, vous le serez sans doute, comme moi, si vous regardez France 5 - Le monde en face. #MeToo secoue (aussi) la France. Mais aussi et surtout, galvanisé-é par ce renouveau d'un mouvement féministe mixte et engagé.
France2 -Complément d'enquête - "L'accusé Polanski"
Au cas où vous l'ignoreriez, bien avant les Césars - qui se démarquent encore cette semaine, mais j'y reviendrai- ce salaud-là a déjà drogué, agressé et violé des gamines, en toute impunité. La Justice américaine ayant fauté et il en a profité pour s'exiler. Devinez où ? En France, oyez, oyez !
A voir pour le croire.
Pire, ce pédocriminel avéré, a été accueilli, défendu et protégé par nombre d'intellectuels français. Il l'est encore, plus de 40 ans après.
Oui, à la présomption d'innocence je préfère la défiance de la décence.
Et que dire du débat post-documentaire ? Différencier l'homme et l'artiste, blablablah... Ecœurant..
A vous de jouer !
Regardez ces documentaires, faites-vous votre idée et débattons-en, s'il vous le voulez !
En attendant, le combat continue, grâce à des femmes et des hommes féministes, de bonne volonté.
Téri Trisolini