Dans les années 60, le jeune Elwood Curtis s'enthousiasme pour le discours de Martin Luther King. Il pense que dans sa Floride marquée par la ségrégation, les choses peuvent évoluer, raison pour laquelle il décide d'intégrer l'université. Malheureusement, le hasard aura raison de ses projets : suite à une erreur judiciaire, il est envoyé à la Nickel Academy, une maison de correction aux méthodes violentes.
Et pourtant, cette école a réellement existé, nommée la "Arthur G. Dozier School for Boys", elle a fermé en 2011, et a été découverte par l'auteur en 2014. 98 enfants auraient mystérieusement disparu de ses murs et ceux qui en sont revenus restent marqués à jamais par les maltraitances subies. Mais Colson Whitehead, comme dans son roman précédent, suggère, plus qu'il ne décrit. Il nous épargne les scènes marquantes, notre imagination faisant d'elle-même le chemin vers la violence. Après avoir lu le roman Betty qui ne nous épargne aucune scène violente, j'ai apprécié cette réserve.
Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underdground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead s'inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense, à l'instar de William Faulkner et John Updike.
" Le roman de Colson Whitehead est une lecture nécessaire. Il détaille la façon dont les lois raciales ont anéanti des existences et montre que leurs effets se font sentir encore aujourd'hui. " Barack Obama