Effet Miroir, la chronique reflet

Publié le 17 septembre 2020 par 7bd @7BD

Effet Miroir, une BD double effet


Titre : Effet Miroir
Auteur : Makyo (scénario), Laval Ng (dessin),
Éditeur : Delcourt
Collection : Machination
Année : 2020
Page : 88

Résumé d'un histoire nerveuse:

Une prison, des rats, des hommes enfermés, un combat, une douleur, un individu s'effondre... Après un tel cauchemar, réveil difficile pour Louis, qui part pourtant mener sa vie de chef d'entreprise tout en essayant de recoller les morceaux avec Camille, son ex. Mais rien ne marche. Louis part alors faire un footing en forêt.

Scénario d'un récit forestier:

Toute l'histoire, quasiment, se passe dans la forêt où Louis est parti courir. Car évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Un motard vêtu de noir va se mettre sur sa route. Qui est cet homme ? Que lui veut-il ? Visiblement, du mal. Cette course-poursuite haletante perd un peu de sa force, selon moi, sur quelques détails. Les astuces pour que Louis ne puisse pas appeler à l'aide avec son téléphone, sont un peu exagérées et c'est dommage car elles m'ont empêché de me prendre vraiment à l'histoire.
L'autre point est que j'ai senti assez vite vers quoi se dirigeait le récit. Ce qui fait que la révélation finale n'en était pas vraiment une pour moi. Au plus, une confirmation. En tout cas, j'espère qu'à la lecture, vous aurez le plaisir de ne pas voir se dessiner le nœud de l'intrigue.
Et c'est vraiment regrettable car le rythme est tendu et on s'égare totalement avec Louis dans cette forêt.
L'autre chose qui m'a sorti de l'histoire est sa fin, que je trouvais un peu rapide. Là-dessus, je ne vous dirai rien de plus pour ne pas vous dévoiler ce qui attend le jeune homme.
Makyo nous offre un récit complet qui se lit facilement. Et ces pages merveilleuses où le dialogue se limite au strict minimum et où tout se joue sur l'action et la fuite de Louis sont vraiment trépidantes.

Le dessin aux couleurs envoutantes:

Les dessins stylisés font la part belle au dynamisme. Les décors impressionnistes explosent surtout par le jeu de couleurs et les palettes mélangées de Laval Ng. Cette forêt aux reflets multiples, chatoyants, vermeil, selon l'heure du jour et de la nuit, est vraiment ensorcelante.
Les pages amples, aux cases larges suivant Louis et son poursuivant parmi les feuilles mortes vous emportent. Les grandes planches libres, sans un dialogue, comme le démarrage en prison posent vraiment des ambiances fortes.
Les compositions jouant sur la course accélèrent le rythme de l'histoire, où le ralentissent dès que Louis se cache dans un endroit.
Graphiquement, ces pages explosent grâce aux couleurs des décors qui entourent et enferment Louis. Quoi de pire que d'être retenu dans un espace vaste et sans limite ?

Conclusion d'une histoire curieuse:

Cette BD est magique par ses dessins et surtout ses couleurs, mais le scénario m'a un peu laissé sur ma fin.

Zéda rencontre Louis.

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