Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais j’ai une maison pleine d’écrans.
Plus que de fenêtres.
L’aveu n’est que peu glorieux, sonnant comme un des maux de l’époque.
Tablettes, ordinateurs, télévisions et téléphones pas toujours très malins s’accumulent en effet entre mes murs dans une proportion à ce point grotesque que j’aurais honte de les dénombrer avec exactitude. (Sans même prendre en compte les écrans hors d’usage qui, pour ne plus participer désormais au bombardement de pixels quotidien que subit le foyer y occupent tout de même une place conséquente, tenant un rôle non négligeable dans le foutoir inutile qui remplit notre appartement ; je na sais plus si je vous en parlé.)
Ceux encore en état de fonctionner, par contre, sont allumés dès potron-minet pour certain, le dernier ne s’éteignant qu’à l’heure où les dernières viandes rentrent dans le torchon.
Peu glorieux vous dis-je.
Pourtant l’usage en est à peu près réglementé, les parents n’autorisant pas leurs têtes plus ou moins blondes à se pencher en permanence vers un écran, exigeant un minium d’activité autres.
Mais ne donnant pas toujours et même rarement le meilleur exemple en la matière nos consignes ne sont qu’à peu près respectées et les écrans, hélas, tendent à être chez nous en terrain conquis.
On pourrait trouver quelques excuses.
Les fenêtre de la maison, enfin, de l’appartement mais vous l’aviez déjà noté, donnant soit sur une cour sombre où se mélangent les odeurs de cuisines et de salles de bain, soit sur une rue parisienne passante, on peut comprendre qu’après tout que les enfants (et les parents) s’ouvrent au monde le nez collé à d’autres surfaces de verre aux programmes plus variés.
On pourrait aussi trouver ces dernières justifications bien piètres.
Notre famille est accro aux écrans, c’est d’une triste banalité. Inutile d’y rajouter grand chose, le temps presse et votre patience s’use.