Baptisés StraightUp chez la première et Neo chez la seconde, les nouvelles offres, quasiment identiques en tout point, présentent, a priori, des caractéristiques (attractives) relativement classiques dans leur catégorie. Utilisables dans tous les commerces de la planète, physiques ou en ligne, sauf pour les jeux d'argent et les avances d'espèces, les deux cartes n'occasionnent pas, par exemple, de pénalités de retard ni aucune commission de change sur les transactions conclues en devises étrangères.
En revanche, leurs conditions de facturation les distinguent donc radicalement de leurs concurrents habituels. Il n'est ainsi plus question de taux d'intérêt plus ou moins usuraires et de frais variables imprévisibles qui s'accumulent au fur et à mesure du maintien d'un solde débiteur, mois après mois. En guise de substitut, le seul coût supporté par le porteur consiste en une simple cotisation fixe (suspendue en l'absence d'achat et d'encours), ponctionnée en même temps que le remboursement minimal exigé chaque mois.
Ces spécificités s'accompagnent de limitations par rapport aux solutions traditionnelles. D'abord, les plafonds proposés s'avèrent modestes (et visent probablement une cible néophyte), avec trois paliers de 1 000, 2 000 et 3 000 dollars. D'autre part, les seuils de versements mensuels sont plus élevés que la norme. Enfin, les cartes sont exclues des programmes de « cash-back » qui font une partie de l'attrait de leurs grandes sœurs (quoique CommBank Neo intègre un dispositif de fidélité sur 80 enseignes).
L'inconvénient principal sera cependant le prix réel du service. En effet, si les 120 ou 144 dollars – NAB est la moins onéreuse – prélevés sur une année représentent l'équivalent d'un taux compétitif sur ce type de produit (soit 12 ou 14,4%) pour qui profiterait en permanence de l'intégralité de sa limite de 1 000 dollars (plus avantageux encore, le montant des frais s'élèvera à 240 ou 264 dollars avec l'option à 3 000 dollars), ils deviennent rapidement prohibitifs dans le cas d'un usage plus modéré.
En dépit de cette réserve, il est incontestable que ces offres originales devraient trouver un écho favorable auprès d'une population, notamment de jeunes adultes, qui se détourne de plus en plus des cartes de crédit, de ses tarifs opaques (pour le commun des mortels) et changeants, des sentiments de perte de contrôle qu'elles inspirent, des soupçons d'abus qui pèsent sur les émetteurs… Voilà enfin un instrument qui combine une certaine liberté de dépenser avec un modèle sans mauvaises surprises !
La facilité d'anticipation sur le budget étant également un des arguments d'adoption des outils, de plus en plus nombreux, permettant de régler ses emplettes en plusieurs fois, ceux-ci voient ici naître de sérieux challengers, qui apportent une flexibilité incomparable, autant par leur applicabilité à toutes sortes de dépenses et leurs modalités de remboursement sans fortes contraintes que par leur adossement direct au bout de plastique universel, accepté dans presque toutes les boutiques du monde…