Henry n’a jamais vu les aiguilles de sa montre à gousset indiquer onze heures ce 11 novembre. Soldat d’origine allemande, dernier mort américain sur le sol français répertorié par les archivistes de la grande guerre, il a cumulé les fautes à pas de chance. Chair à mitrailleuse d’un bataillon d’infanterie comme les autres, il est resté mort cinq ans en France avant d’être rapatrié à Baltimore, USA. Cinq mois de guerre dans un lointain pays pour cinq ans d’exil entre quatre planches de bois, c’est cher payé pour un type si peu vernis.