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Chroniques d’un anthropologue au Japon (20)

Publié le 15 septembre 2020 par Antropologia

Esprit de contradiction

Repas du midi, pissaladière et salade préparées par ma femme.

Moi : Elle est drôle cette anchoie !

Elle : On dit un anchois.

Moi : Ben non, c’est une anchoie. C’est O I E, alors c’est forcément un féminin !

Elle : C’est O I S, comme bourgeois…

Moi : Non, je suis sûr que c’est O I E.

Elle : C’est pour rire ou tu es sérieux ?

Moi : (rire) Ben non, pourquoi… moi en tout cas je dis une anchoie.

Elle : Il faut toujours que tu dises autrement que les autres ? Tes parents t’ont jamais corrigé ?

Moi : Je peux dire pareil pour toi, puisqu’on a pas vérifié !

Fin du repas. Ma femme prend sa tablette, et vérifie.

Elle : Ça te va le site du Larousse ?

Moi : Oui.

Elle : Voilà. Un anchois, et c’est OIS. Convaincu ?

Moi : Montre !

Elle : Mais c’est pas possible ! Tu me crois pas ?

Moi : Si, si. (je prends la tablette). Ah oui. Attends je vais regarder sur d’autres sites.

Je découvre avec joie une définition qui parle de mon problème. Jésuites et imprimeurs de Trévoux ; Dictionnaire universel françois et latin, 6e édition, 1771 : Le peuple dit des anchoyes, & Maynard l’a ainsi employé dans son Epigramme, où il dit des écrits d’un Poëte, qu’ils serviront de simarre aux anchoyes. Quelques-uns font ce nom féminin ; anchoie, anchoies ; mais il est masculin, & s’écrit avec un s, ou un x à la fin. Je montre fièrement l’article à ma femme qui regarde au plafond en soupirant.

Rémi Brun


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