Chroniques de l’ordinaire bordelais. Épisode 359

COVID week

Mercredi, 15h, Sylvie est hospitalisée d’urgence à l’hôpital. Inquiets, nous arrivons, Julien et moi, dans la foulée de l’ambulance. Devant la porte d’entrée, une file d’attente freine notre précipitation. Elle se prolonge à l’intérieur jusqu’au guichet d’accueil.   Derrière sa plaque de plexiglas protecteur,  l’agent hospitalier indique au visiteur la marche à suivre pour combattre l’horrible Coronavirus: bien conserver la règle de distanciation physique,  une fois près du guichet d’accueil  se positionner correctement dans le carré indiqué au sol afin qu’une machine puisse prendre votre température, attendre que la voix indique que celle-ci est normale, alors utiliser obligatoirement le gel hydroalcoolique mis à votre disposition et enfin suivre consciencieusement les flèches de circulation pour monter au service de votre choix. Ce rituel complet impressionne le visiteur …qui imagine instantanément le virus en planque derrière chaque pilier extérieur du bâtiment. Certains, très imaginatifs, le voient déjà râler en observant le système si bien rodé et si bien suivi par tous. Le vendredi, toujours planqué à l’extérieur, le coronavirus est vraiment rouge de colère… Toute la semaine, il a attendu une minute d’inattention de l’agent hospitalier en service mais à aucun moment ce dernier a failli à sa tâche. De la semaine il n’a rien pu faire. Mais cela, c’était en semaine… Le samedi matin …. Plus rien de tout cela… La porte de l’hôpital s’ouvre à tous les vents, plus de file d’attente, plus d’agent d’accueil, plus de prise de température, encore moins de gel en distribution obligatoire, vive la circulation libre … à tous les étages… C’est SAMEDI ! C’est le WEEKEND !  C’est la fête à l’hôpital…. Mais ne vous inquiétez pas … Le coronavirus ne fait pas d’heures supplémentaires. Il n’est pas fou, le weekend il ne veut pas entrer à l’hôpital. Ben oui : il est en weekend aussi ! Tout le monde le sait … pas vous ?

Virginie Perchais