Livre de Lauren Groff noté à sa sortie, lecture repoussée, un peu poussive et maintenant terminée.
De quoi ça cause ? Mathilde et Lancelot (dit Lotto), c'est le couple parfait ! Il est brillant, elle est superbe. Il écrit des pièces, elle gère la maison. Ils font la jalousie de leurs amis - et de la mère de Lotto, Antoinette. Mais sous leurs dehors lisses et parfaits, quelques ombres.
Construit en deux parties, Lotto d'abord puis Mathilde, le récit est chronologique pour Lotto et regorgeant de flash back pour Mathilde.
Lotto, fils choyé, ayant perdu son papa, vit avec sa mère et sa tante. Il a des fréquentations douteuses, est envoyé en pension, chope toutes les filles qui passent avant son coup de foudre pour Mathilde - et son mariage. Entretenu par sa femme avant de trouver sa voie, de comédien à dramaturge, il brille tant qu'il est au centre du monde.
Mathilde, c'est une femme pure et discrète nous dit Lotto. Et puis, quand on découvre Mathilde, dans la 2e partie, on comprend mieux son comportement - et sa colère latente. Je ne vous en dirai pas plus sur elle, c'est la partie la plus intéressante du roman.
Ce que j'en pense ? C'est loin d'être le chef-d'oeuvre que l'on m'a décrit ! Oui, c'est une jolie pirouette que de montrer les côtés blancs puis noirs d'une vie de couple, de dévoiler mensonges et omissions, mais cela n'a rien de très original. Par contre, montrer combien l'on voit l'autre tel que l'on est, comment Lotto, aveuglé par son propre ego, est incapable de voir qui est sa femme ou comment Mathilde, si discrète, est bien plus qu'une gentille muse, ça l'est déjà un peu plus. La langue était à la fois vulgaire et pompeuse - quel intérêt de décrire les scènes de sexe de Lotto ? Je crois que c'est ce qui m'a le plus gênée avec l'arythmie du livre. Et les personnages me sont restés antipathiques, du début à la fin, creux malgré tous les efforts pour leur donner une histoire, une psychologie. Peut-être parce qu'on reste au théâtre ou dans son univers ? Lotto et Mathilde ne sont-ils pas uniquement des acteurs, des marionnettes présentées au lecteur ? J'ai l'impression qu'on voit les ficelles.