Tu as écrit : « Me voici, fidèle à l’écho de ta voix, taciturne, inexprimé. » Je sais ton âme tendue juste au gré des soies chantantes de mon luth :
C’est pour toi seul que je joue.
Écoute en abandon et le son et l’ombre du son dans la conque de la mer où tout plonge. Ne dis pas qu’il se pourrait qu’un jour tu entendisses moins délicatement !
Ne le dis pas. Car j’affirme alors, détourné de toi, chercher ailleurs qu’en toi-même le répons révélé par toi. Et j’irai, criant aux quatre espaces :
Tu m’as entendu, tu m’as connu, je ne puis pas vivre dans le silence. Même auprès de cet autre que voici, c’est encore,
C’est pour toi seul que je joue.
Victor Segalen
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