Au cœur du petit bois

Par Spiga
Avec le vent qui souffle derrière moi, au cœur du petit bois, je ne te sens pas.

Grâce ton avancée silencieuse sur la pointe des pieds, je ne t’entends pas.

Recouvert de la tête aux pieds par ton élégante tenue de camouflage, je ne te vois pas.

Après avoir brouté quelques feuilles et somnolé un instant, je repars vivre ma vie de chevrette,

Sans avoir réalisée qu’un Faunographe se tenait là, à quelques mètres de moi,

Au cœur du petit bois…

Avec le vent qui souffle face à moi, au cœur du petit bois, je ne te sens pas.

Grâce à ton avancée silencieuse sur la pointe des sabots, je ne t’entends pas.

Recouverte de ta belle robe fauve, dans la végétation bariolée de l’été, je t’entrevois.

Après avoir claqué deux images, j’attends patiemment que tu repartes vivre ta vie de chevrette,

Content que tu n’aies pas réalisé qu’un Faunographe se tenait là, à quelques mètres de toi,

Au coeur du petit bois…

Extrait d’un carnet de terrain rédigé au retour d’une sortie naturaliste, ce petit texte tente de retranscrire une rencontre impromptue quelque part dans une forêt jurassienne en donnant la parole au chevreuil et au photographe.

Val-de-Travers, le 25 août 2019

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