Vous rêvez de devenir détective ? L’exercice du métier est soumis à l’obtention d’un diplôme d’«aptitude professionnelle» et il existe en France deux écoles qui le délivrent : l’Institut de Formation des Agents de Recherche (Montpellier) et l’école Supérieure des Agents de Recherches Privé (Paris).
Le coût de la formation initiale est proche de 4000 € pour ceux qui souhaitent devenir salarié (CQP) et de 7000 € pour ceux qui veulent créer leur propre agence (Titre). Se faire financer ces formations par un organisme est de plus en plus compliqué et il faut souvent débourser ces sommes de sa propre poche. Une fois le diplôme obtenu, vous devrez faire une demande de carte professionnelle et/ou d’agrément auprès du CNAPS.
Mais ce n’est pas tout. En effet, si un détective privé n’a pas d’obligation de résultats, il a obligation de moyen (disponibilité et matériel) c’est à dire qu’il doit mettre tout en œuvre pour mener ses missions à bien. Cela passe souvent par plusieurs investissements: bon véhicule, appareil à photo de qualité, bon GPS, ordinateur portable, jumelles… et divers frais pour la locations de locaux. Comptez au moins plusieurs milliers d’euros supplémentaires. Et ce n’est pas fini. Tous les cinq ans, vous devez suivre une formation de cinq jour : c’est le Maintien d’Actualisation des Compétences (MAC). Voici le devis de l’IFAR.
J’ajouterais que les universités de Nîmes et d’Assas panthéon à Paris disposent d’une licence professionnelle pour devenir détective, mais les intégrer est très difficile si vous n’avez pas de cursus en droit.
Bref, devenir détective est devenu compliqué et très coûteux. C’est en partie l’une des raisons pour lesquelles seulement une minorité des diplômés arrive à percer dans le métier. Avant 2003, une simple déclaration préfectorale et le tour était joué. Arrivaient à se développer, ceux qui persévéraient et qui investissaient dans le matériel. Mais le grand avantage, c’est que tout le monde avait sa chance.
Si le métier vous intéresse, vous devez savoir que l’IFAR, qui entretient des accords et des partenariats avec l’ESARP et l’université de Nîmes (intervenants communs, jury d’évaluation) est visé par plusieurs procédures. En effet, des événements anormaux dont certains sont graves, s’y sont produits, en particulier pendant les stages :
-En 2016, un étudiant fondateur d’une association, jurisdictio, n’a pas été autorisé à poursuivre le stage de la formation « Titre » et n’a pu donc passer l’examen. Il a pourtant débourser prés de 15 000 € (frais de formations et logement).
-L’année suivante, pendant le stage, un élève suivant la formation « CQP » a passé une nuit en garde à vue, à la suite d’une filature. Son maître de stage, également intervenant à l’IFAR et à l’Université de Nîmes, lui a reproché d’avoir dévoilé aux gendarmes l’objet de la mission mais aussi d’avoir dénoncé l’un de ses collaborateurs qui avait posé un traceur GPS sur le véhicule filé (procédé interdit).
Lors de la session 2017-2018, trois élèves ont également rencontrer des difficultés :
-Une jeune marseillaise s’est faite infiltrée dans une entreprise à l’aide d’un faux CV dans le but d’élucider une affaire de vol. Elle s’est faite agressée et a eu le pouce cassé. Malgré un arrêt maladie prescrit, ses maîtres de stage l’ont forcé à continuer. Ils ont même essayé de lui extorquer son salaire.
-Pressée par son maître de stage, une trentenaire a faillie perdre la vie dans un accident de voiture. Fort heureusement, seul des dégâts matériels ont été à déplorer. Mais elle a eu à changer de véhicule.
-Un sétois n’a pas été autorisé à terminer son stage, pour la raison qu’il n’avait pas de véhicule. Il n’a pas pu passer l’examen final. Ceci est d’autant plus troublant qu’une élève qui n’avait pas encore le permis a été acceptée à entrer en formation et un autre qui s’était fait retirer le permis pour conduite en état d’ivresse, a été autorisé à passer l’épreuve de filature lors de la journée d’examen. Afin qu’il puisse terminer la formation ultérieurement, on a demandé 1000 euros supplémentaires à cet étudiant, qu’il a payé. Véhiculé quelques mois plus tard , malgré toutes ses démarches pour réintégrer l’IFAR, il n’a pu finir son stage.
Il faut savoir que la grande majorité des stagiaires ont fait leur stage seuls, comme des employés mais sans carte professionnelle ni salaire et ont souvent été évalués selon leurs résultats. Alors que le stage a pour but de faire découvrir le métier et surtout d’apprendre.
En outre, dans la partie théorique et de l’examen final on a pu noté : des retards fréquents du directeur-intervenant, beaucoup de cours légers voire annulés au dernier moment, des copies jamais rendus, des méthodes d’admission mais aussi de notations incohérentes et douteuses, des tricheries lors de contrôle continus, des coefficients (et barèmes?)décidés après les résultats des épreuves finales, l’enseignement de procédés illicites comme la pose d’une balise de géolocalisation sous un véhicule…
Suite à ces événements, trois plaintes pénales ont été déposées au Tribunal de Grande Instance à Montpellier par l’intermédiaire d’un cabinet d’avocat et deux assignations civiles doivent faire prochainement l’objet d’un jugement.
Si vous avez eu des soucis avec ce centre de formation, n’hésitez pas à me contacter. Je vous mettrais en relation avec le cabinet d’avocats chargé du dossier.