Raymond Meeks, photographe américain né en 1963, puise son inspiration dans son environnement proche. La famille, la maison, l’habitat de l’homme, comment ce dernier apprivoise la nature et inversement sont ses sujets de prédilection. Meeks est réputé pour son usage de la photographie et du livre de photos pour distiller poétiquement les jonctions liminales de la vision, de la conscience et de la compréhension. Ciprian Honey Cathedral, son nouvel ouvrage publié par les éditions britanniques Mack, se concentre davantage sur le foyer, sondant délicatement la lisibilité de notre environnement matériel et des personnes les plus proches de nous. Le photographe est depuis longtemps fasciné par la façon dont nous construisons le monde qui nous entoure; comment nous transportons nos biens, ces conforts accumulés, ces héritages, marqueurs de succès matériel; comment nous ornons les maisons d’arbres et d’arbustes, une pendule pour compter les heures. Trébucher sur une maison abandonnée ou une pelouse négligée devient une recherche d’indices communs à de minuscules transgressions cachées. Cette question de connaissance et de compréhension est peut-être la plus drastique dans notre réalité solipsiste. Meeks a également photographié sa compagne, Adrianna Ault, tôt le matin avant son réveil, au moment où la vie domestique quotidienne converge avec l’état de sommeil le plus profond. Cet état critique de transe inerte est un lieu de répit sous la surface de la conscience, libéré du chaos et de l’incertitude du monde sensible, et fait allusion à la menace voilée que, en fin de compte, nous sommes totalement inconnus les uns des autres. Le livre de 96 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Mack. Une édition spéciale limitée à 150 exemplaires et comprenant le livre numéroté et signé, un exemplaire du livre errata, un tirage et un autoportrait d’Adrianna Ault [10×8″], numéroté et signé par Ault & Meeks, est également disponible ici.