Calvaire de Récalcitrant Propriétaire

Publié le 07 septembre 2020 par Hunterjones

(...)

Nous ma conjointe voulait modifier le patio. On a fait faire des plans, des prix en fonction de cela, en mai dernier. On s'était entendu pour des travaux dans la première semaine de juillet. En raison des retards de la Covid. Quel fourre-tout cette Covid...ça justifie tout.

Pénurie de matériaux, prétexte de Covid, shitfuckmotherfuckingogosse, ça a été constamment repoussé tout l'été. En plus, bien entendu, de coûter légèrement plus cher. Prévu pour le mardi le 8 septembre, une journée où j'aurai au moins été absent, ils sont venus jeudi dernier pour démolir notre patio arrière. 


Une chose que j'ai apprise à l'entrepôt où je bosse, quand une compagnie, avec laquelle tu fais affaire, te dit que les plans ont changé, 9 fois sur 10, on suivra l'horaire de la dite compagnie. C'est ce qui est aussi arrivé. On nous as appelé pour dire "Bonne nouvelle! on pourra venir plus tôt que prévu!". On a dit non, nous ça ne nous arrange plus, mon fils reçoit en soirée. Et quelqu'un vient pour changer le chauffe-eau. Et non. Non. Non. Mardi, please. Zont dit "ouin, on va voir ce qu'on peut faire." Rien était la réponse jamais confessée. 
Oui, on l'amoureuse les avait relancé quelques fois, voyant l'été passer et se demandant si ça se ferait cette année. Mais la "bonne nouvelle" n'en était pas une. On nous disait qu'on pouvait venir faire tout ça, vendredi. Démolissant jeudi, bâtissant vendredi. 

Ça ne fonctionnait pas super bien, on faisait changer le chauffe-eau de cette piscine dont-je-ne-veux-pas le même jour vers 9h30-10h00 AM. 


Cette équipe de patio, (qui travaille en revanche merveilleusement bien, je les recommanderais en tout temps)a donc fait fi de nos objections de leur envahissement ce vendredi, non seulement quelqu'un d'autre venait aussi pour le chauffe-eau entre 9h30 et 10h00, mais mon fils recevait ses amis ce soir-là, et, de moindre importance, je ne voulais pas, le seul jour de la semaine où je suis vraiment à la maison, être sur place nécessairement. Trois prises, you're out. 

Les camions grondaient dans l'entrée à 6h20 du matin. 


Quand ces gens arrivent, une douzaine de travailleurs, comptant commencer et finir les travaux le même jour, ils prennent absolument TOUTE LA PLACE, et occupent tout le territoire. Je voyais à peine mon gazon. (et ma conjointe qui me suggérait de tondre le gazon le matin même!). Un vrai chantier de guerre. Ambitionnant même sur le terrain du voisin.
Je me suis installé dans ma cuisine, avec vue sur les travailleurs, j'ai bossé à l'ordi, ou prétendu de le faire en vous écrivant,  tandis qu'eux ont chanté, se sont tiraillé, ont travaillé toute la journée à 30 pieds de moi. Vers 11h00 j'étais littéralement splitté en deux. Entre les gens qui installaient le chauffe-eau et les gens qui installaient notre nouveau patio arrière. Les deux tenaient à me parler. Ignorant que je me calissait pas mal du patio et encore plus de la piscine. 
J'étais au coeur du cauchemar de ce que je n'ai jamais souhaité de ma vie: Les problèmes de propriétaires de maison. On parlait de faire installer une nouvelle prise d'électricité. On parlait de multiples choses qui échappaient à mon attention d'artiste de condo. J'ai pris une fortune de temps à comprendre des choses assez simples au final. J'étais 400% en dehors de mon élément. 

Pour en rajouter, la saison des allergies est full blast. Si le nez plein se gère assez bien à coups d'Advil rhume et sinus, l'oeil qui pleure me les rend gonflés comme si je pleurais ma vie. Ce qui fait que quand on a appris que ça traînerait encore quelques jours, on a pas remarqué que je pleurais pour vrai. J'avais déjà les yeux gonflés démesurément par les larmes depuis le matin. J'avais une tête de veuf.  


Mais je suis justement veuf. Veuf de condo. 

Tout est dans tout me direz vous.

Puis, vers 15h, les gens de la clôture! CHRRRRRRRRRRRRRRRIST! Vous aviez des dates précises, respectez-les! ne venez pas tous le même christ de jour!

Mais heureusement, on ne venait que prendre le pouls de la job qui sera à faire. Dans 3 semaines. On a regardé tout ça, dans le plus lourd des trafics sur mon terrain. Devenu une dompe parce qu'on a choisi de jeter tout le matériel qu'on avait démoli, en avant. Sur le gazon. Comme si le devant de ma maison était une poubelle.


"On viendra chercher cette pile de junk aujourd'hui n'est-ce pas?" que j'ai demandé vers 17h38. 

"HAHA! les jobs du vendredi...à cette heure-là, je pense pas que mon gars va passer...."

"Demain matin alors?"

"Il ne travaille ni le samedi, ni le dimanche et lundi, c'est férié..."


"Mais ça ne peut pas rester sur mon gazon jusqu'à mardi! c'était pas un job du vendredi, vous étiez prévu mardi prochain, je ne veux pas cette pile de marde sur mon terrain, ne serais-ce que jusqu'à demain!"

"On verra ce qu'on peut faire" m'a t-il dit. Rien était la réponse. Jamais confessée. 

J'ai pris les morceaux de la pile, un par un du gazon, pour les mettre un par un dans mon entrée. Bien cordés. Ils y sont restés et y sont encore aujourd'hui. Congé férié. 

Ça devra se faire demain. Après tout, c'était un job prévu pour mardi le 8 septembre. 

Je vis l'enfer du propriétaire qui ne voulait pas l'être. 

Encore incapable d'être satisfait du résultat final. Simplement content que ça soit (presque) fini.