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Ida n’existe pas, Adeline Fleury… rentrée littéraire 2020 !

Par Antigone

Ida n’existe pas, Adeline Fleury… rentrée littéraire 2020 !

Ce titre est librement inspiré d’une histoire vraie, celle d’Adélaïde, 15 mois, « enfant fantôme », morte noyée, retrouvée par des pêcheurs de crevettes le 20 novembre 2013 sur une plage de Berck-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. Sa mère, Fabienne Kabou, sera jugée devant la cour d’assises de Saint-Omer. Originaire du Sénégal, âgée de 39 ans,  elle reconnaît alors avoir voulu « mettre fin aux jours » de la petite fille, la déposant sur la plage à marée montante. Pour expliquer son crime aux enquêteurs, elle avancera des problèmes d’incompatibilité dans sa vie de couple ou encore des hallucinations sonores et visuelles… C’est donc de cette histoire dont s’est emparée Adeline Fleury, alors que la jeune femme s’apprête à partir en voyage, pour aller voir la mer, avec sa petite Ida. Des voix ne cessent de lui répéter combien il est vital qu’elle s’y rende. Bien sûr, ce ne sera pas la mer de son enfance, en Afrique, mais la jeune mère a besoin de se confronter à l’Océan, pour le bien de sa fille, pour son bien à elle. Depuis qu’elle a perdu sa virginité, bien trop tôt, qu’elle a été recousue sauvagement par sa famille, a été envoyée en France par punition, cette jeune femme perdue – au QI très élevé – a l’impression de vivre une vie à moitié. A moitié diplômée, à moitié en couple, à moitié mère. Elle a découvert sa grossesse tardivement, a accouché seule et a décidé de ne pas déclarer la naissance de sa fille aux autorités. Elle se demande d’ailleurs parfois si Ida existe vraiment, si tout ce qu’elle vit n’est pas qu’un rêve, le résultat d’une sorcellerie. Elle aime tellement sa fille pourtant, à vouloir lui faire mal. La maternité a déclenché chez elle un instinct animal qui l’interroge et l’effraie, dont elle se sent prisonnière. Le mensonge est aussi devenu une seconde peau, un récit lisse qu’elle raconte à Alfonse, son compagnon, souvent absent, et indifférent au duo qu’elle forme avec sa fille. Ce roman, porté par l’écriture magnifique d’Adeline Fleury se lit en une bouchée. Il est à la fois dérangeant, fort et sublime. Il a le mérite d’ouvrir la porte aux explications et à l’empathie face à l’impensable. Il résonne, fatalement. J’en ai aimé aussi la beauté et la sensualité, qui donne chair à cette mère en quête d’apaisement.

Editions François Bourin – 20 août 2020

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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