La Caisse nationale d'assurance-vieillesse (Cnav) dresse un bilan sévère de la réforme des retraites de 2003, dans le dernier numéro de sa revue Retraite et société qui éclaire les
questions en débat aujourd'hui, à l'heure du "rendez-vous 2008" sur les retraites. La réforme n'a pas atteint l'un de ses objectifs initiaux, qui était de retarder le départ à la retraite.
Cinq ans après, le taux d'emploi des 55-64 ans est de 38,1 %, pour un objectif fixé à 50 % en 2010. L'âge moyen de départ à la retraite a même baissé entre 2003 et 2006, de 61,4 à 60,7 ans (61,2
ans hors dispositif de retraite anticipée). Créée par la réforme, la surcote, qui correspond à un supplément de pension pour ceux qui continuent à travailler alors qu'ils ont le nombre de
trimestres suffisants pour une retraite à taux plein, concernait en 2007 7,6 % des assurés du régime général, alors qu'avant la réforme, 7 % continuaient à travailler, sans bénéfice.
Modifié en 2003, le "minimum contributif", qui permet aux assurés qui ont travaillé longtemps mais avec de faibles salaires de percevoir une retraite minimale dans leur régime de base, a eu "des
effets limités, avec une augmentation totale des pensions de l'ordre de 2 à 3 %", selon les auteurs. Une étude comparative du niveau des pensions, publiée dans la même revue, montre par ailleurs
une baisse de 8 % du montant des pensions pour l'ensemble des retraités après la réforme de 1993 qui a durci les paramètres de calcul de la retraite et l'a indexé sur les prix, et plus sur
l'évolution du salaire moyen.