Je trouve passionnante l'approche d'ATD Quart Monde et je lis sur le sujet pour mieux comprendre la philosophie. Avec ce court ouvrage de Fabienne Waks, j'ai pu avoir une vision de l'essentiel ! Je vous la partage.
En 15 chapitres, on remonte l'histoire de l'association, fondée dans le camp de Noisy-le-Grand autour de Joseph Wresinski. Visant à combattre la misère, avec ceux qu'elle touche, cette association veut redonner une dignité aux plus pauvres. A travers l'engagement de volontaires et d'alliés, elle agit sur les causes et la mise en lumière de la misère. A travers les universités populaires, elle réunit les chercheurs et les plus pauvres pour mieux faire comprendre la misère, mieux la combattre, faire tomber des stéréotypes ou des clichés. A travers des outils culturels, elle donne une histoire et une dignité aux personnes. Et l'association a fait avancer bien des dossiers, que ce soit au niveau de la prise en compte de la misère, de la création de la CMU etc.
"Ce qui fut déterminant dans le Mouvement depuis l'origine, c'est que nous n'avions rien à offrir que nos personnes. Nous n'étions propriétaires de rien, nous n'étions pas une organisation d'HLM, ni des travailleurs sociaux relevant d'un service... Notre extrême dénuement, notre total manque de moyen nous ont permis d'être acceptés par les familles défavorisées [...] expliquera plus tard Joseph Wresinski"
"Joseph Wresinski réalise que cette aide ponctuelle provoque parfois plus de mal que de bien, que les habitants ont l'impression d'être abandonnés à chaque départ, qu'il faut vivre sur place pour comprendre la situation et être capable d'agir"
"Quand quelqu'un vient lui proposer une aide, il lui demande de s'engager par des actes concrets, mêmes s'ils apparaissent minimes, comme remplir les dossiers, se renseigner sur les démarches ou les accomplir. Il ne rejette pas les dons mais demande aux donateurs de s'y intéresser, de suivre leur utilisation, d'exiger des comptes. Il sait que la majorité veut bien répondre présent, envoyer un chèque mais refuse de regarder un pauvre face à face"
""Pourquoi est-il si difficile de parler des familles sous-privilégiées ? Sans doute parce qu'elles sont pratiquement inconnues dans leur pays et que très peu de gens ont fait, sur elles, des études approfondies" rappelle Joseph Wresinski"
"Cet aspect intellectuel est emblématique du mouvement : on cogite, on s'arrête sur les textes, on dit ce que l'on pense, on agit. Le message n'est pas d'emblée porteur, on a du mal parfois à l'expliquer et à le faire passer : le pain parait plus important que le livre"