Les jours disparaissent comme les fleurs secouées du crocus.
Encore que parfois, la vanité brutale du vin
écrase le sang et fait jaillir
entre les côtes un jardin.
Il ne nous reste rien. Pas même un plat mensonge.
Nus au milieu des orties,
la tête dans l’armoise,
guettant tout près des chemins interdits
où trottinent les brebis. De si cruelles brebis.
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Jan Skácel (1922–1989) – Paysage avec pendules (K, 1990) – Traduit du tchèque par Patrik Ourednik.