#2020RacontePasTaVie - jour 244, dry september

Publié le 31 août 2020 par Aymeric


Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais, depuis plusieurs années, septembre est pour moi un mois sec.

Un mois sec c'est à dire sans consommation d'alcool.

Et pour cela il n’est même pas besoin que je me force.
Au sortir de l’été, chaque année, un bilan s’impose de lui-même :

- J'ai perdu 30 points de QI échangés contre une bedaine à bière.

- Ma bouche s'est tellement habituée à la diction pâteuse qu'elle l'a adoptée en permanence.

- Je suis sans doute encore plus habité par l'envie de sommeil qu'avant de partir.

Dans ces conditions, les bonnes résolutions de rentrée ne coûtent que peu, elles interviennent même comme un soulagement.

Au début du moins.

Je ne vous cacherai pas qu’un mois, c’est parfois un peu long.
Même quand il ne dure que trente jours.
(Un certain nombre d’abstinents ponctuels dans mon genre préfèrent investir le mois de février pour une question de durée je suppose.)

Si mon corps se porte bien de cette ascèse, si mes week-ends sont davantage riches d’occupations stimulantes que de marchandises audiovisuelles, ma vie sociale déjà pas bien riche d’ordinaire disparaît purement et simplement du mois de septembre.

C’est qu’il me manque alors la seule potion magique qui me permet de me lier sans trop de difficultés ni sentiment de lourd ennui, à mes contemporains.
(Veuillez, chers contemporains, excuser cette marque de grossièreté mais j’ai peur d’être ainsi fait qu’il me soit impossible de changer.)

Aussi quand octobre arrive j’ai généralement soif d’amis autant que de vin (ou autre spiritueux) et l’étanche avec générosité les mois qui suivent et s’enchaînent jusqu’à ce que l’été suivant vienne à bout de ma résistance comme de mon appétit en ces matières.

Ainsi fonctionne pour moi la boucle du temps en ces éternels retours même s’il – le temps – presse et que votre patience s’use.