BACK TO BEFORE AND ALWAYS ..... Kate Bush

Publié le 04 septembre 2020 par Concerts-Review

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!

BACK TO BEFORE AND ALWAYS -

78 une jeune chanteuse aux allures de poupée vintage souffle, avec une facilité déconcertante, Les Hauts de Hurlevent comme les bougies de ses 18 ans.

Je ne sais que penser du tubesque 'Wuthering heights' (pourtant loin de la mode), moi qui préfère le blouson noir, bien trempé de r'n'r, aux habits de poupée, mais j'en ai le souffle coupé!

J'enquête sur la Kate et je suis intrigué d'apprendre que David Gilmour (le 'David Gilmour' floydien) lance la carrière de la future star (durant les sessions de 'Wish you were here').

Je dois rapidement en convenir : Kate m'enlève les mots de la bouche en frappant fort avec 'The Kick Inside' qui contient des compos aussi emballantes que 'James and the cold gun' (et pas que).

'Lionheart' la même année me laisse bouche bée (et les oreilles grandes ouvertes, ça sent la grimace extatique!!), par son mélange de subtilité, de grâce, de musicalité et d'inventivité sans mièvrerie alors que la chanteuse roucoule des 'wow' (ouh wow ouh wow) de sa voix soprano.

Bien qu'excentrique, la diva maîtrise et jamais ne divague.

Elle aime aussi flirter en lisière du rock avec 'Don't push your foot on the heartbreak' mais sa force réside dans le contre-pied sans limite. Il suffit d'écouter 'Coffee homeground' et 'Hammer horror' pour perdre son chemin.

Et Ccomment passer sous silence les qualités d'esthétisme et les performances de danseuse de cette artiste complète, auteur-compositeur, interprète, productrice et pianiste ?

Sa 3è œuvre en 82, 'Never for ever' réussit à nouveau à nous surprendre et contredire cette sentence. Si Si Madame l'impératrice, on s'en souviendra toujours!

Pourtant l'apogée reste à venir avec 'The dreaming" en 82 qui, évidemment, nous fait rêver et plus encore 'Hounds of love' en 85, et là, je peux le dire sans honte : 'Elle nous en bouche un coin!!'

Audacieuse et déterminée, elle mêle sa poésie à des mélodies pleine de personnalité, les rendant totalement captivantes.

Le vieux rose et la sensation de rêve dominent une pochette en fond blanc. Une photo floue, à la David Hamilton, occupe un emplacement carré au centre.

Lascivement allongée, ses bras entourant les têtes marrons de 2 chiens de chasse-amour (les hounds of love), Kate Bush, les cheveux négligemment démêlés, porte une robe rose en mousseline et sa bouche fait la moue.

La prise de vue cadre au dessus de la poitrine. Son nom borde le trait du bloc supérieur à droite, le titre de l'album longe le trait inférieur à gauche, en rose dans une police aux arrondis sophistiqués.

L'album, très abouti, fait preuve d'une grande cohérence et de maturité. Curieusement 2 titres différents baptisent les 2 faces du vinyle (le titre de l'album et 'The ninth wave').

L'entrée en matière s'élève telle une montagne : 'Running up that hill' ou de l'autre côté du miroir 'Run to the hills'.

Là où la vierge de fer cogne et déchire en dénonçant la guerre, la Bush, en quête de pacte avec Dieu, chante en douceur et caresse dans le sens du cœur.

Une brume de claviers lance le morceau et accueille une batterie martiale tel un orage menaçant. Des notes synthétiques allègent l'ambiance comme des gouttelettes en zébrures. La voix aérienne s'envole poussée par le vent de chœurs discrets et enveloppants.

Souvent légère, la voix se veut plus tonique et intense à l'approche du simili refrain.

Sur le passage qui s'adresse à l'être aimé, la voix, doublée pour plus d'impact, annonce un coup de foudre bref dans un roulement de tambour qui revient 3 fois.

Quelques notes de guitares et des chœurs sibyllins aux allures fantomatiques transforment la pression en peur.

Enfin la tension s'évacue par la répétition d'un son au clavier et des chœurs posés en boucle "If I only could, running up that hill" qui se fondent dans la nappe de claviers introductrice.

La boucle est bouclée. On pourrait presque qualifier le style d' électro-pop avant gardiste.

La magicienne chante tout aussi divinement 'Hello earth' qui me ferait hurler à la lune (comme un hound of love). Le 'Morning fog' nous envahit dans un 'Big sky'. 'Cloud busting' fait flotter l'artiste sur des nuages gorgés de pluie. L'album de Kate, long en bouche, mérite une écoute attentive jusqu'à la fin.

En 86, surfant sur sa vague (la 9è) jusqu'à marcher sur l'eau (de mer ou de pluie), la Bush en cœur enchaîne 'Don't give up' en duo avec Peter Gabriel.

Il faudrait faire la fine bouche, pour nier que la suite, malgré moins de réussite, continue d'étonner et de semer un agréable trouble dans nos esprits.

S'imprégner de l'œuvre de Kate fait l'effet du bouche à bouche, une bouffée d'oxygène revitalisante!!