Comprendre son cycle menstruel et l’expliquer

Publié le 04 septembre 2020 par Lespulpeuses

Qui ne s’est jamais retrouvée à demander conseil à une amie, voire à internet, à propos de ce qui se passe dans sa culotte ? Car, même si on vit des dizaines d’années remontée comme une horloge, avec son cycle menstruel, c’est une autre affaire que de savoir le comprendre et l’expliquer. C’est la raison pour laquelle Gaelle Baldassari a créé Kiffe ton cycle : aider les femmes à mieux comprendre leur cycle, et mieux vivre avec leurs règles. Aujourd’hui, elle nous donne ses clés pour mieux savoir en parler.

Comment définir le cycle menstruel ?

Gaelle : Le but du cycle menstruel, c’est son ovulation et permettre à l’ovule, si fécondé, de nidifier. Les règles, c’est l’échec de l’aboutissement du corps. Il faut d’abord expliquer le but du cycle, puis comment c’est fait : tous les follicules, lequel réussit à ovuler, puis le corps se prépare. Si l’ovule n’est pas fécondé, il est vidé dans les déchets, comme tout. Et que ça c’est fait grâce aux hormones, qui changent les humeurs. On peut avoir énormément d’énergie après les règles. Il ne faut pas que ce soit quelque chose de subi.

Pourquoi les règles sont-elles tabou ?

Gaelle : Si le cycle menstruel était expliqué dès l’enfance, il n’y aurait pas cette notion de tabou. Dans les stades de développement de l’enfance, vers 10-11 ans, la notion de pudeur s’installe. Les jeunes filles ne veulent plus entendre parler des choses intimes de leurs parents, et les mamans qui en commencent à en parler à cet âge se font dégager. Pour les parents qui en ont parlé avant, il n’y a pas cette cassure.

En parlant le plus tôt du cycle, cela éviterait des complexes et des peurs. Beaucoup de jeunes filles ont peur en voyant du sang dans leur culotte pour la première fois. À la vue de la glaire cervicale (les pertes blanches), certaines ne savent pas que c’est normal. Quand j’étais jeune, j’avais peur d’avoir des mycoses tous les mois ! Alors que les pertes blanches sont signe de bonne santé.

A contrario, on ne sait pas quand il faut consulter : il faut se réapproprier toutes ces connaissances. Par exemple, peu de femmes savent vraiment ce qu’est une mycose. C’est bien différent des vaginoses. Cette dernière est une infection, alors que la mycose arrive quand les bactéries candida albicans se sont trop développées dans le vagin, qui change de pH (le degré d’acidité) et devient irrité. Dans le cas de la vaginose, d’autres types de bactéries entre en jeux. Pour de nombreux cas, des femmes restent comme ça sans consulter.

View this post on Instagram

Et si ça t’es arrivé, on a fait un podcast sur le sujet ! . . #cyclemenstruel #cyclefeminin #memes #memedemeuf #regles #kiffetoncycle

A post shared by Kiffe ton Cycle (@kiffetoncycle) on Apr 27, 2020 at 8:45am PDT

En parlant le plus tôt du cycle, cela éviterait des complexes et des peurs.

tweeter

Comment faire pour changer ça ?

Gaelle : Je pense que l’école doit se saisir du sujet, mais il faut apprendre aux adultes à en parler normalement. De nos jours, ils sont embêtés et leurs connaissances sont très faibles, et ce, y compris chez les médecins. La physiologie du cycle est mal enseignée, même en école de sage femme. À l’école, on nous explique l’éducation sexuelle avec les hormones, en portant le message de la prévoyance aux risques, au sida etc. Mais on encourage pas à s’explorer toute seule, à prendre un miroir, à connaître ce qu’on s’autorise. Il faut repenser la transmission.

C’est ce que je fais avec Kiffe tes premières règles. La différence que je fais entre jeunes filles et femmes, c’est que j’explique de manière pragmatique aux filles. Avec les adultes, j’explique le cycle de manière conceptuelle. L’essentiel, c’est d’utiliser les bons mots : vulves, vagin, clitoris… Beaucoup de jeunes filles ne font pas la différence. Si on connaissait les mots, les enfants victimes d’attouchement par exemple, seraient capable d’expliquer ce qui leur est arrivé. 

On encourage pas à s’explorer toute seule, à prendre un miroir, à connaître ce qu’on s’autorise. Il faut repenser la transmission.

tweeter

Quelles sont les manières d’expliquer le cycle menstruel, notamment aux plus jeunes ?

Gaelle : À travers mon programme kiffe tes premières règles, dès 10 ans ! Autrement, il existe des livres, comme Les règles, quelle aventure. Partout en France, il existe une initiative que se déroule le temps d’une demi-journée ou une journée complète en présentiel : le CycloShow. Des jeunes filles, réunies en atelier non mixte et accompagnées d’un adulte discutent des règles, de ce qu’il se passe dans l’utérus. Cela permet de stopper le tabou. Les ambassadrices de Kiffe ton cycle donnent des ateliers dans la même dynamique.

Je conseille aux mamans d’en parler naturellement, de raconter régulièrement ce qu’elle vit, dès la petite enfance. Ça passe par dire « je ne suis pas blessée, c’est normal ». Ça permet d’en parler au fur et à mesure. Pour les papas, ils peuvent répondre aux questions, dire qu’ils sont présents ou alors trouver une référente à qui l’enfant peut en parler. Une maman peut aussi être mal à l’aise sur le sujet. Déjà, c’est intéressant de le reconnaître. Ensuite, on peut demander à une personne référente de s’en charger.

Alors, prête à devenir une pro du cycle menstruel ?

L’article Comprendre son cycle menstruel et l’expliquer est apparu en premier sur Les Pulpeuses.