Mon cœur qui me réveille et voudrait me parler
Touche ma porte ainsi qu’un modeste étranger
Et reste devant moi ne sachant plus que dire :
« Va, je te reconnais, c’est bien toi, mon ami,
Ne cherche pas tes mots et ne t’excuse pas.
Au fond de notre nuit repartons dans nos bois,
La vie est alentour, il faut continuer
D’être un cœur de vivant guetté par le danger. »
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Jules Supervielle (1884-1960) – Les amis inconnus (Gallimard, 1934)