Depuis l’an 2000, peut-être déjà un peu avant, est née l’idée de sentiers métropolitains. Architecte, géographe, urbaniste, écrivain.e, artiste, guide, marcheur, marcheuse, éditeur, éditrice… se sont concertés pour rédiger une charte internationale dans laquelle s’affirment des principes pour partager et diffuser des pratiques. Les sentiers métropolitains sont des itinéraires qui permettent, par la marche, de remettre la ville à l’échelle du corps humain. Ils sont des lignes narratives qui racontent des histoires et constituent en quelque sorte des universités populaires où apprenants et enseignants sont des rôles interchangeables. Ils créent du lien entre les lieux, les réseaux et les gens. C’est ce que montre l’exposition au Pavillon de l’Arsenal, à Paris.
Ainsi, par exemple, on découvre comment Haussmann avait mis en place un système de récupération des eaux usées de Paris pour les déverser sur les champs du côté de Chanteloup les Vignes, et que l’usage de produits chimiques dans les toilettes des appartements parisiens a rendu impropres à la consommation les légumes qui poussent désormais dans ces champs qu’il faut dépolluer. Ailleurs, on comprend pourquoi l’autoroute A6 fait un virage à hauteur de Chilly-Mazarin. Ailleurs encore, c’est Nanterre, l’ancienne Nemetodurum qui avait son port sur la Seine, ses remparts et frappait monnaie mais n’avait, semble-t-il, pas vocation à dominer et a laissé Lutèce devenir capitale. À Versailles, Bobigny, Noisy-le-Grand, Vitry-sur-Seine, partout, on trouve des traces, des récits qui ne demandent qu’à être racontés pas dans l’intention de s’enfoncer dans le passé mais pour relier les territoires à l’allure des pas.
Ainsi le Sentier du Grand Paris, qui fait 615 km à pied, 40 jours de marche, est un des équipements culturels de la métropole. Et comme ailleurs en France et dans le monde, la marche sur ces sentiers métropolitains offre de surprenantes découvertes et révèle les articulations entre centres et périphéries.
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