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20 ans (et aussi 7 déménagements et 2 naissances) après avoir gravi le Mont Blanc, je me suis de nouveau lancé dans l’aventure de l’alpinisme. Je suis un habitué de la montagne, en rando l’été et à ski de rando l’hiver, mais pas en haute montagne.
J’ai accepté avec plaisir l’invitation de 2 amis à un WE d’alpinisme visant à enchainer 2 sommets à 4000m dans les Alpes suisses. Vous pensez bien que j’en ai profité pour tester des montres GPS. J’en ai même pris 5 ! Hé oui, j’ai volontairement alourdi mon sac à dos de 421g pour vous…
Mais mine de rien, ce WE a été riche en enseignements, parce que l’environnement inhospitalier de la haute montagne fait ressortir la moindre petite imperfection.
La préparation
Le programme était d’enchainer le Weissmies et le Lagginhorn sur 2 jours ½ :
- Vendredi après-midi : marche d’approche jusqu’au refuge Almagellerhütte (6,6km, 1200m d+)
- Samedi : ascension du Weissmies puis descente jusqu’au refuge Hochsaashütte (7,2km, 1100m d+, 900m d-)
- Dimanche : ascension du Lagginhorn puis descente jusqu’à la station intermédiaire du télécabine de Saas-Grund (7,6km, 900m d+, 1600m d-)
Je suis donc parti avec 5 montres GPS, de 4 marques différentes :
- Suunto 9 Baro
- Suunto 7 (cartographie)
- Coros Vertix
- Garmin Fenix 6X Pro Solar (cartographie et recharge solaire)
- G-Shock G-Squad HR (recharge solaire)
Pas de Polar Grit X ? J’aurais pu. Mais non, comme je l’ai dit en conclusion de mon test, c’est une bonne montre GPS de trail, mais il lui manque encore quelques fonctionnalités pour être une bonne montre GPS outdoor. Bon et puis 5, c’était déjà pas mal.
Tracer l’itinéraire
J’ai utilisé l’application Suunto. C’est mon application favorite pour tracer les itinéraires depuis qu’ils ont introduit leurs cartes de chaleur (initialement sur Movescount, puis sur la nouvelle appli Suunto). La cartographie outdoor est déjà bien détaillée.
Mais ce qui m’a décidé à utiliser celle-ci plutôt qu’une autre appli capable de tracer un itinéraire GPX, c’est vraiment la carte de chaleur. En effet, en alpinisme, il n’est pas rare de ne pas emprunter les sentiers, tout simplement parce qu’il n’y en a pas :
- On est monté au Weissmies par l’arrête sud sur 800m de d+
- On est redescendu du Weissmies par le glacier
La carte de chaleur présente les passages les plus fréquentés par les utilisateurs de montres GPS Suunto. Tout du moins pour celle de Suunto. Celle de Garmin présente les passages des utilisateurs de Garmin et celle de Strava fusionne un peu toutes les marques de montres GPS utilisées par les gens qui ont un compte Strava. Donc la carte de chaleur Strava est certainement la plus fournie (en termes de quantité de parcours), mais je trouve celle de Suunto la mieux réussie visuellement.
En utilisant la carte de chaleur « alpinisme » (parce qu’on peut filtrer par type d’activité), j’ai ainsi pu tracer mes 3 itinéraires sur les traces de gens qui ont déjà fait ces ascensions par le passer.
En plus, depuis la dernière mise à jour, les points de départ les plus fréquentés sont aussi représentés, par des cercles de tailles différentes. Avec ça, on repère rapidement la position des refuges, par exemple.
C’est très utile en cas de mauvais temps, par exemple. Même si la trace sur le glacier est forcément approximative, du fait que la masse de glace est constamment en mouvement et les dangers qu’elle crée (crevasses, séracs), aussi.
Alors, pour être honnête, j’ai aussi utilisé Garmin Connect pour tracer mes itinéraires…
En effet, un bug sur l’appli Suunto a fait que la courbe du dénivelé était fausse, avec de larges portions de plat. Or, comme je voulais utiliser ClimPro sur ma Fenix 6X Pro Solar, il me fallait des données d’altitude correctes avant de transférer le fichier GPX.
Donc j’ai tracé l’itinéraire sur la Suunto app, exporté le fichier GPX vers Garmin Connect qui a recalculé le profil d’altitude, puis transféré le fichier de Garmin Connect dans la Fenix 6X Pro Solar. Ainsi, j’ai pu bénéficier de ClimbPro et du guidage turn by turn.
Réglage des montres GPS
Pour commencer, je n’ai activé que le GPS seul (pas de GLONASS ni Galiléo). La précision est équivalente et l’autonomie meilleure. Or, sur ce WE, il me fallait au minimum 18h d’enregistrement GPS, plus environ 50h d’utilisation de montre normale.
J’ai activé le capteur d’oxygénation sanguine (SpO2) sur les 2 montres GPS qui en étaient équipées : Fenix 6X Pro Solar et Vertix. Mais uniquement la nuit. En effet, la mesure de SpO2 nécessite d’être parfaitement immobile pendant environ 45 secondes. Autant dire que ça n’arrive jamais en journée. Or, ce capteur consomme beaucoup d’énergie.
Ensuite, il a fallu réfléchir aux champs de donnée. Là, c’est pour beaucoup une affaire de goûts personnels et pour partie une affaire de modèle de montre GPS. La Vertix et la Fenix 6X Pro Solar peuvent afficher jusqu’à 8 champs de donnée par écran. J’ai donc opté pour un écran principal à 5 champs, qui permet d’afficher l’altitude en plus gros, complété par 4 autres données autour de l’altitude et du dénivelé :
- Altitude
- Chrono
- D+
- D-
- Vitesse ascensionnelle
J’ai également configuré un écran « suivi d’itinéraire », avec :
- Chrono
- Distance
- ETE (estimated time enroute = durée estimée pour rallier l’arrivée)
J’ai aussi conservé l’heure sur un 3e écran, histoire de savoir quelle heure il est. Parce qu’en alpinisme, quand on se lève à 4h du matin, on a vite fait de perdre la notion de journée.
Pas de fréquence cardiaque ? Ben non, pour 2 raisons. La première, c’est qu’en altitude, avec la raréfaction de l’oxygène, on a vite le souffle court et on n’a pas besoin de connaitre sa FC pour savoir quand on passe dans le rouge. Ensuite, mon expérience me fait dire qu’en randonnée, la mesure de la FC par un capteur cardio optique est toujours fausse. Pire qu’en course à pied.
Auto-pause : OFF. En alpinisme, on se déplace parfois très lentement (1,2km/h de moyenne le 2e jour). Le risque est que la montre GPS se mette en pause de façon intempestive juste parce qu’on se déplace lentement.
Auto-lap : OFF. On s’en fout d’un tour auto tous les kilomètres ou toutes les 30 minutes.
Distance 3D : ON. Je vous ai déjà présenté les calculs dans un article sur l’inutilité d’activer la distance 3D. Mais en alpinisme, c’est différent. L’arrête sud du Weissmies présente une pente moyenne sur sa partie rocheuse de 34%, donc là, ça vaut le coup de prendre en compte les données de dénivelé pour calculer la distance réelle parcourue.
Alerte orage : ON, bien sûr. Mais j’ai fait une petite erreur : j’avais laissé la sensibilité réglée à 4mb pour 3h. Or, le temps change rapidement en haute montagne et j’ai eu plusieurs fois de fausses alertes orage alors qu’on n’a pas vu une goutte de pluie du WE. Pour une prochaine fois, je passerai probablement à 6mb pour 3h.
Les enseignements
J’ai pu tirer pas mal d’enseignements de ces 3 jours, dont certains serviront même en dehors de l’alpinisme.
Cartographie
Vous le savez sûrement, je recommande d’utiliser la cartographie Frikart avec les montres GPS Garmin, car elle est plus détaillée. Ouais, ben j’avais oublié que contrainement à la carto Garmin qui couvre toute l’Europe, celle de Frikart ne couvre qu’un pays. En l’occurrence, j’avais donc la carto de la France et j’avais surtout oublié que j’allais faire de l’alpinisme en Suisse. Et la carte TopoActive de Garmin, sans courbe de niveau, ben c’est pas du tout adapté (même si elle est précise au niveau du contour du glacier, par exemple)…
Mais bon, on va dire que c’est en partie de ma faute, j’aurais du penser à télécharger la carte Frikart de la Suisse, elle existe.
A côté de ça, la cartographie outdoor de la Suunto 7 est tout simplement splendide. Elle est détaillée, très lisible, avec les courbes de niveau et des variations de couleurs. L’interface est simple :
- boutons haut et bas pour zoomer et dézoomer
- tactile pour déplacer la carte (donc impossible avec des gants)
De plus, la carte de chaleur directement consultable à l’écran de la montre est un plus en alpinisme, car on visualise facilement les itinéraires de variantement. Ca peut servir dans le cas de mauvais temps, soit pour rester sur la trace, ou au contraire pour se dérouter en cas de coup dur météo (par exemple).
Précision de l’altimètre
Rien de nouveau sous le soleil, Suunto reste la marque la plus précise pour ce qui est de mesurer l’altitude et le dénivelé. Je dis marque, parce que ces données ont été aussi précises sur la Suunto 7 que sur la Suunto 9 Baro. J’avoue que j’ai été agréablement surpris des performances de la Suunto7, égales à 1m près à celles de la Suunto 9 Baro. On peut donc balayer tout préjugé qu’on aurait concernant la Suunto 7 plus ‘montre que connectée’ que ‘montre de sport’.
Mais à quelques pouillèmes près, Coros fait aussi bien.
Lors de la montée au premier refuge, je n’avais effectué aucun calibrage manuel d’altimètre sur mes montres GPS (du moins sur celles qui le permettent). Au refuge, les Suunto et la Vertix affichaient l’altitude avec moins de 10m d’erreur, contre 60m pour la Fenix 6X Pro Solar.
Même en ayant calibré manuellement la Fenix 6X Pro Solar au refuge le premier soir, elle m’affichait le lendemain 70m de moins au sommet du Weissmies, alors que les Suunto et la Vertix étaient encore à moins de 5m près de l’altitude réelle. C’est con, parce qu’avec un sommet à 4023m, ben 70m de moins ça fait que la Garmin n’a jamais affiché 4000m… Alors j’ai effectué une calibration en cours d’activité, au sommet, juste pour la photo.
Suivi d’itinéraire et ClimbPro
ClimbPro a été développé par Garmin pour donner plus d’infos aux traileurs pour gérer leurs montées. Mais c’est un super outil en alpinisme aussi. ClimbPro présente les infos relatives à la montée en cours, de façon plus précise que lorsqu’on n’a que le profil d’altitude de toute la course. C’est vraiment le meilleur outil pour se projeter jusqu’à la fin de la montée.
Suivi d’itinéraire et ETE
Là, j’ai été déçu. L’estimation du temps restant (ETE) ou de l’heure d’arrivée (ETA) est complètement inefficace en alpinisme. L’idée était d’avoir une estimation du temps qu’il nous restait à faire avant d’arriver au prochain refuge.
Mais je pense que les algorithmes ne prennent pas assez en compte le dénivelé par rapport à la distance et qu’on va de toute façon plus vite à la descente qu’à la montée. Bref, complètement inutile.
Oxygénation sanguine
Lors de mon test de la Fenix 5X, j’avais noté que le capteur de SpO2 était complètement inutile en-dessous de 2000m. L’alpinisme, en allant 2 fois à plus de 4000, c’est quand même le terrain de jeu idéal pour ce capteur.
Il y a peu, je préférais l’approche de Coros par rapport à celle de Garmin. En effet, Coros donne, en plus de la valeur de SpO2, un indicateur lié à l’acclimatation à l’altitude qui nous conseille sur la capacité de notre corps à poursuivre l’ascension ou au contraire à redescendre par sécurité.
La photo de gauche a été prise au premier refuge, celle de droite au second. On voit que mon corps a commencé à s’acclimater à l’altitude, la SpO2 étant légèrement supérieur la deuxième nuit malgré une altitude supérieure de 250m. Sans surprise, l’indice d’acclimatation de Coros est passé de 60 à 70/100.
Mais Garmin a fait évoluer son interface par une mise à jour au début de l’été. Maintenant, le nouveau widget « acclimatation à l’altitude », présente plusieurs données relativement à l’altitude. Et cette présentation est super intéressante, car on voit bien la corrélation entre les différentes données physiologiques qui évoluent en fonction de l’altitude.
Le premier écran présente l’acclimatation à l’altitude. Mais au lieu de présenter ça sous forme d’une note sur 100 comme Coros, Garmin indique l’altitude à laquelle on est acclimaté. Au début du WE, c’était 1000m (j’ai passé les 2 semaines précédentes à Sixt-Fer-à-Cheval et Chamonix), 1600m le dimanche soir.
Le deuxième écran présente la fréquence respiratoire. Habituellement, elle est entre 13 et 14 respirations par minutes. On voit que pour compenser l’effet de l’altitude, elle est passé à 15 le samedi soir.
Le dernier écran est le plus impressionnant. C’est la fréquence cardiaque au repos. J’étais à 57bpm en début de semaine. La fatigue et la raréfaction de l’oxygène en alpinisme l’ont fait monter à 63 les 2 nuits que j’ai passées en altitude. C’est une augmentation de 10% du rythme cardiaque au repos, sans aucun effort !
Et bien sûr, on trouve aussi l’oxygénation sanguine sur le widget SpO2 de la montre et dans Garmin Connect.
On voit que je suis habituellement entre 90 et 100%, ce qui est tout à fait normal (on n’est jamais vraiment à 100% tout le temps). Mais lors des 2 nuits en refuge, sans surprise, mon oxygénation sanguine est tombée entre 80 et 90%.
Autonomie
Pour ce WE d’alpinisme, il me fallait beaucoup d’autonomie : 18h d’enregistrement GPS, plus environ 50h d’utilisation de montre normale.
Je savais d’emblée que la Fenix 6X Pro Solar (60h d’enregistrement GPS + 6h grâce à la recharge solaire) et la Vertix (60h d’enregistrement GPS) tiendraient largement le choc. Il était clair que la Suunto 7 (12h d’enregistrement GPS) et la G-Shock G-Squad HR (14h d’enregistrement GPS) ne tiendraient pas le coup. Quant à la Suunto 9 Baro, les 18h du mode GPS 1s ne suffiraient pas, donc j’ai utilisé le mode 1s éco (35h sans trop dégrader la précision GPS).
Bien évidemment, il faut réfléchir en amont aux réglages de votre montre GPS. J’avais par exemple passé la Suunto 7 en mode avion dès que j’ai quitté le parking le vendredi en début d’après-midi. Car le Bluetooth et le Wifi, ça consomme un max. Après, il y a d’autres réglages possibles pour optimiser l’autonomie d’une montre GPS.
Depuis 2 ans, je recommande beaucoup les montres GPS Coros pour l’ultra, car ce sont celles qui délivrent, d’après mes tests, la meilleure autonomie. Cette sortie d’alpinisme n’a pas dérogé à la règle. Ainsi, malgré la recharge solaire dont a pu bénéficier la Fenix 6X Pro Solar, c’est la Vertix (avec les mêmes réglages) qui a terminé ces 3 jours avec le plus d’autonomie :
- Fenix 6X Pro Solar reste 54%
- Vertix reste 59%
J’ai pourtant paramétré ces 2 montres de la même façon, sauf 1 point : le capteur de SpO2 était actif 24h/24 sur la Vertix, mais que la nuit sur la Fenix 6X Pro Solar. J’ai probablement un tout petit peu plus utilisé la Fenix 6X Pro Solar pour afficher la cartographie de temps en temps. Mais comme elle était tout à fait inadaptée, je n’ai du la consulter que 4 ou 5 fois sur tout le séjour. Donc ça ne suffit pas à expliquer une différence de consommation de 10% entre les 2 montres.
Et comment ça s’est passé pour la Suunto 7 ?
Je voulais vraiment valider la cartographie et les cartes de chaleur de la Suunto 7 en utilisation réelle. J’ai donc tout simplement emporté avec moi une petite batterie externe et la câble d’alimentation. Peut-être 100g de plus, mais qui me permettent de recharger probablement 5 fois la montre. Franchement, en termes d’efficacité, ce n’est pas la peine de s’encombrer d’un panneau solaire. La batterie externe est la solution la plus légère et même largement capable de tenir 1 semaine s’il fallait. Et en plus, c’est vraiment pas cher.
Poweradd 5000mAhCela dit, la Suunto 7 est donnée pour 12h d’enregistrement GPS, mais s’est éteinte les 2e et 3e jour au bout de 7h. Forcément, l’utilisation de la cartographie sollicite plus l’écran et donc pompe plus sur la batterie. C’est dommage, car c’est trop limite pour une course d’alpinisme. Il manque quelques réglages pour économiser la batterie, comme la possibilité de couper le capteur cardio optique.
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