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Une légende du maquis. Georges Guingoin du mythe à l’histoire. Compte-rendu.

Publié le 30 août 2020 par Antropologia

Une légende du maquis. Georges Guingoin du mythe à l’histoire. Compte-rendu.  GRENARD, Fabrice, Une légende du maquis. Georges Guingoin du mythe à l’histoire, Paris Tallandier, Texto, 2020.

Je n’examinerai pas ici, cette belle biographie, documentée et impliquée, mais seulement l’épistémologie développée par l’auteur, par choix ou nécessité.

Georges Guingoin (1913-2004), « premier résistant de France », « préfet du maquis » du Limousin a fait l’objet de nombreux articles et livres. Mais la disparition des derniers témoins et acteurs change radicalement l’approche de ce type de question. Même si nécessairement de nouvelles pièces d’archives apparaîtront, le chercheur n’aura plus la possibilité d’aller interroger les participants pour préciser tel ou tel détail ou interprétation. Il ne peut plus désormais disposer que de ce qui a déjà été écrit. La recherche s’en trouve complètement modifiée. Le livre de Grenard prend acte de cette situation apparue depuis peu.

Jusqu’en 2004 et un peu après, il pouvait potentiellement participer à la fabrication de nouvelles informations, demander aux acteurs et aux témoins de préciser telle ou telle situation, solliciter leur avis. Désormais nous nous trouvons comme un voyageur assis en contre-sens de la marche du train, l’objet repéré s’éloigne et il ne peut accéder qu’à une vision de plus en plus imprécise. A l’inverse, dans le sens de la marche, il peut fixer son attention sur un point qui, un bref instant, sera de plus en plus accessible et détaillé. Le premier cas présente le statut de l’historien qui ne peut rien ajouter aux documents accessibles ; le second montre l’anthropologue qui par ses enquêtes fabrique les informations dont il a besoin. Le dossier Guingoin est ainsi passé de l’anthropologie à l’histoire, ce que le livre de Grenard notifie.

Malgré son grand intérêt, il néglige cependant un petit aspect qui me semble important, la place de l’occitan. C’était la langue des maquis mais aussi, m’a-t-on dit, celle des rencontres qu’organisaient Guingoin et ses amis pour maintenir la mémoire de leurs exploits.

  1. Traimond

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