La tendinite tibiale postérieure se rencontre plus fréquemment en pratique clinique depuis l’engouement croissant pour le jogging et les sports aérobiques.
Le tendon tibial postérieur peut être le siège d’une tendinite et il fait particulièrement l’objet de mouvements répétitifs pouvant entraîner des microtraumatismes qui guérissent mal du fait de sa nature avasculaire.
Signes et symptômes
Le déclenchement d’une tendinite tibiale postérieure est généralement progressif et survient après un surmenage ou des mouvements incorrects de l’articulation de la cheville. Les facteurs déclenchants comprennent des activités comme la course, les arrêts et les départs soudains pratiqués notamment au tennis et les exercices à impact aérobie élevé.
Un étirement incorrect du muscle gastrocnémien et des tendons de la face postérieure de la cheville avant un effort a également été évoqué comme cause de développement d’une tendinite tibiale postérieure ou d’une rupture tendineuse. La douleur est constante et sévère et localisée sur l’arc longitudinal médial, lequel s’aplanit, ce qui, avec le temps, entraîne une déformation en pied plat sévère. Des troubles du sommeil ont fréquemment été rapportés.
Le port du poids sur la cheville et le pied affectés met en évidence ces déformations, ainsi que le valgus du talon, la flexion plantaire du talus et l’abduction de l’avant-pied. Les patients atteints d’une tendinite tibiale postérieure et/ou d’une rupture tendineuse présentent un déficit de l’inversion de la cheville et du pied. Un craquement ou un grincement peuvent être ressentis lors d’une flexion plantaire passive et d’une inversion du pied.
Comme cela a été indiqué, une inflammation chronique du tendon tibial postérieur peut aboutir à une rupture provoquée par un cisaillement ou une infiltration effectuée sans précautions dans le tendon lui-même.
Examens complémentaires
Des radiographies standard et une imagerie par résonance magnétique (IRM) sont nécessaires chez tous les patients présentant une douleur de la face postérieure de la cheville. Des radiographies réalisées avec mise en charge révèlent souvent la déformation associée à une rupture du tendon tibial postérieur.
Une IRM de la cheville est réalisée si une instabilité articulaire est suspectée.
Traitement
Le traitement initial de la douleur et de l’incapacité fonctionnelle doit comprendre l’association d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou d’inhibiteurs de la cyclo-oxygénase-2 (COX-2) et d’une kinésithérapie. L’application locale de chaleur et de froid peut aussi être bénéfique.
Il est également nécessaire d’éviter les activités répétitives responsables de l’évolution de la tendinite, notamment le jogging. Chez les patients ne répondant pas à ces modalités thérapeutiques, la technique d’injection d’un anesthésique local et d’un corticoïde dans la région située sous le ligament deltoïde peut constituer l’étape thérapeutique suivante.
Une intervention chirurgicale est nécessaire chez les patients ayant une rupture soutenue du tendon tibial postérieur.