En dépit d'années de lutte des apiculteurs, des ONG, des citoyens et de centaines d'études scientifiques qui alertent contre les effets destructeurs de ces pesticides sur les abeilles, le ministre de l'Agriculture va émettre une proposition de dérogation pour que les néonicotinoïdes puissent être utilisés sur le sol français pour trois années encore !
Les parlementaires français avaient décidé, en 2016, d'interdire les pesticides néonicotinoïdes en France à partir de 2018, mettant ainsi un terme à plus de 20 années de massacre des abeilles et des pollinisateurs sauvages au profit de l'industrie agrochimique.Faut-il le rappeler ?Les scientifiques ont démontré les effets délétères des néonicotinoïdes, même à faible dose sur :
- le comportement alimentaire des abeilles et des bourdons,
- l’activité de butinage,
- la capacité à communiquer entre elles,
- le fonctionnement de leurs facultés sensorielles olfactives ou visuelles,
- l’aptitude à voler, à apprendre et mémoriser,
- la capacité à résister aux parasites,
- l'affaiblissement de leur système immunitaire,
- la fécondité des reines, leur activité de reproduction ou leur capacité à initier une nouvelle colonie, y compris chez les pollinisateurs sauvages,
- la mortalité des larves d’abeilles, les modifications génétiques engendrées sur les couvains, les séquelles dans leur développement futur,
- sans compter les études qui montrent un lien direct entre extinction des pollinisateurs sauvages et néonicotinoïdes, la méta-analyse de la Task Force on Systemic Pesticides qui réunit plusieurs dizaines de chercheurs et 1121 publications à propos des effets catastrophiques de ces pesticides sur l'ensemble des écosystèmes.
En Europe, le moratoire de 2013 portant sur trois néonicotinoïdes (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride) n'a pas entraîné la catastrophe annoncée par l’agrochimie : les lobbys de l'industrie annonçaient une baisse de productivité de 10 % à 50 % pour le maïs, le blé d’hiver, l’orge, le colza, la betterave à sucre et le tournesol. En réalité, les rapports officiels montrent une augmentation des rendements entre 2013 et 2015 !Malgré ces preuves sans appel, le nouveau ministre de l'Agriculture, sous la pression de l'industrie, est sur le point de signer une première dérogation à l'interdiction des néonicotinoïdes, qui ouvrira une brèche béante dans la loi Biodiversité dans laquelle toutes les grandes industries agrochimiques et semencières ne manqueront pas de s'engouffrer pour tirer leur épingle du jeu et faire fructifier leurs bénéfices.Si ces dérogations sont acceptées, les tueurs d'abeilles continueront d'être utilisés des années encore dans les champs, imprégnant les nappes phréatiques, ravageant les populations d'abeilles, de syrphes, de papillons, de coccinelles, de crustacés d'eau douce, de vers de terre, indispensables à l'agriculture polluant durablement les sols, et contaminant l'ensemble des fleurs, prairies et haies sauvages !
> Pétition : J’interpelle mes parlementaires ICI
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