La Fantaisie Maligne de Donald Trump

Publié le 29 août 2020 par Hunterjones

 "Nous sommes ici, ils n'y sont pas".

C'est Donald Trump qui disait ça en direct de la pelouse de la Maison Blanche, cette semaine. Une phrase qu aurait pu être dite par un pirate ayant envahi un bateau ennemi.


La convention républicaine de cette semaine a été fort divertissante. Après que Melania, en 2008, eu plagié le discours de Michelle Obama, c'est Donald lui-même qui a fait un copié/collé de 2016. Il n'a fait que recycler les lignes qui l'ont fait gagner contre Hillary. L'opposant démocrate est un escroc à la solde des sinistres forces de la gauche, le président sera celui de la force et de l'ordre. Il avait aussi "emprunté" le "make America (l'Argentine aussi?) great again" a Ronald Reagan. Il l'a répété pendant que le sport professionnel prenait congé partout afin d'obliger un certain leadership dans les droits humains aux États-Unis.
Depuis 4 ans, le président nous as demandé de croire l'impossible, d'accepter l'impensable, de remplacer les dures réalités par de simples fantaisies immatures. Ses discours étaient longs, acerbes, mensongers, et relativement sans échos en ses conditions pandémiques. Si le décor illégal de la Maison-Blanche pouvait évoquer la grandeur, tout paraissait quand même assez petit. En commençant par les intervenants. Limités presqu'exclusivement à des membres de sa propre famille. 
Même pour un vendeur comme D.T. ce ne pouvait pas être un pitch de vente facile avec une pandémie mortelle, des gens sans emplois par millions, des manifestations pour le simple droit de vivre en paix partout aux États-Unis et l'ombre de l'ouragan Laura qui sévissait dans les côtes du Golfe.

Selon les récents sondages, 7 personnes sur 10 aux É-U. pensent que le pays se dirige dans la mauvaise direction.


Ce devrait donc être dévastateur pour un président voulant se faire réélire. Pourtant, la stratégie malheureuse de D.T. et de son équipe a été de parle d'un pays qui serait terrible si Joe Biden devait en être le président. Une terre socialiste violente voulant mettre le feu aux droits et libertés et pourrir le rêve américain. "personne ne sera en sécurité dans les États-Unis de Joe Biden" a-t-on entendu sous plusieurs variations cette semaine. Difficile de ne pas sonner faux actuellement alors qu'une personne à la peau noire a toute les raisons de ne jamais se sentir en sécurité dès maintenant, aux États-Unis.
Impossible pour quiconque de croire que Trump est un homme d'équipe, défenseur des Femmes, ami des africo-américains, fidèle partisan de la religion, et amoureux du nouvel arrivant. Les citoyens des États-Unis ne sont pas si stupides. Ils connaissent maintenant l'ogre derrière l'homme, depuis 4 ans. Il est maintenant si difficile à vendre, avec ce que l'on sait de lui, que ses stratégistes ont été forcé de 100% le réinventer. On a même dit, sans rire, que Trump était le modèle de l'honnêteté.  Un peu plus d'un an après qu'il eût été rendu public que Trump avait menti en prétendant n'avoir jamais payé une star du porno afin qu'elle taise leur relation pendant qu'il était marié à Melania. 
Vous y avez cru, United Staters?

Les propos relevaient du "trollisme" au point de presqu'être légalement réapplicable contre lui. Il discourait face à une surréaliste foule, entassée les uns contre les autres, la presque totale majorité ne portant aucun masque, violant publiquement toutes les recommandations de l'OMS. 


La peur étant la drogue politique préférée de Donald Trump, il vite placé les bornes de sa présentation en disant qu'il serait le défenseur du rêve américain. Il a attaqué Biden 41 fois dans son discours. Tentant de l'associer aux mots anarchistes, violence, destruction, agitations, criminels, menace, pion de la Chine, gauche radicale.

À court d'arguments, ou de simples exemples, il a, à un certain moment simplement dit que "Joe Biden est un destructeur de la bonté elle-même".  Ce qui aurait fait éclater de rire un parterre non masqué pré-pandémie,  mais qui n'a fait que sourire le parterre non masqué.

Il a tenté de faire croire que Joe Biden mettrait fin aux États-Unis tel qu'on les connaissait.


Le problème restant que les États-Unis sont en train de changer comme jamais avec plus de 3700 Étatsuniens tués par la Covid-19, DEPUIS LE DÉBUT DE LA CONVENTION SEULEMENT. C'est nettement plus que le nombre de victimes des attaques du 11 Septembre 2001. Des victimes d'une menace que le président a nié de manière constante pendant trop longtemps. Sa manière terrible de gérer la crise est la raison même qu'on a été "forcé" de faire la convention en territoire habituellement interdit pour des fins partisanes, à la Maison-Blanche. 
Mais même une pandémie mortelle ne pouvait pas empêcher Trump d'être Trump. Il s'est vanté d'exploits incertains et douteux, il a menti, il a improvisé, créé des écrans de fumée, chanté des boniments, marché en pleine dystopie dans une semaine empreinte de lourd népotisme. 

Si la première campagne évoquait le simple narcissisme novice, la semaine dernière en a été la simple suite. 


Si la faute de l'adversaire n'existe pas, aussi bien l'inventer. Et si le cataclysme annoncé n'arrive pas, prendre le crédit. Mais les États-Unis se sentent en plein cataclysme. Avec la brutalité policière envers les humains à la peau noire, le libre-arbitre du fusil citoyen, avec les morts inutiles liées à la Covid-19, avec les massives pertes d'emploi. 

La plateforme républicaine est hilarante. On y dit que la mission du premier mandat, de faire des États-Unis, un meilleur endroit où y vivre étant atteinte (ask a black family), on mettra tous les efforts pour que le plan du second mandat soit aussi empreint de succès, peu importe ce que sera ce plan.    


(...)

whatever it may be.

On ne sait même pas!

La parti républicain, tel qu'on le connait maintenant, est devenu le parti de Trump. Comme le prouvait tous les intervenants de cette semaine, principalement tous des Trump. Pas d'anciens présidents. Pas d'artistes. Ces derniers étant fort occupés à poursuivre le président pour l'utilisation illégale de leur musique.


Le modèle de l'honnêteté.

Dans un monde dystopique où les valeurs seraient inversées. 

 Dans la fantaisie maligne de Donald Trump.

La première semaine de Novembre prochain, dans 66 jours, on va vivre quelque chose de vraiment particulier. 

Un point de bascule ou une plongée.