En pleine préparation de son nouvel album prévu pour 2021, Desmond Myers sort une ballade pop tout en langueur et sincérité.
Petit, Desmond Myers entend le rock des années 60-70, de la soul, du blues, émaner du tourne-disque de sa maison. Il s'amuse, en voiture, à deviner le nom des artistes que son père passe en cassette. Il découvre le hip-hop de OutKast, Mos Def, Kanye West, qu'il garde loin des oreilles de ses parents, comme un secret inestimable. Pour ses onze ans, il reçoit une guitare électrique. Cela s'impose alors à lui : de toute sa vie, il ne veut faire que de la musique. Après un premier projet en indépendant sorti en 2014, celui qui se présente comme un "chanteur-compositeur pop/r&b/indie" dévoile un EP, Brothers and Fathers, en 2017. Tout s'y retrouve. Les disques de la famille, les cassettes du père, les cd clandestins. Il vogue entre les genres, ajoute sa patte, trouve sa voix et distille entre les morceaux, un peu de chaque artiste qui l'avait, enfant, ensorcelé.
Desmond Myers, adepte de la "french touch" a pourtant poussé en Caroline du Nord. Ses nombreux aller-retours (il vit à Atlanta, enregistre à Paris et y a vécu) ont fini par laisser une emprunte plus profonde qu'un nom de studio. Après le premier titre Playing with Fire qui étale un falsetto impeccable et un groove capiteux, Chinatown revendique ses influences et offre une ballade romantique en plein coeur battant de Paris. "Though Pigalle et Chinatown", se promènent des notes de piano volages, des synthés agréablement nostalgiques d'une autre décennie, une diversité musicale inhérente à l'artiste. Le tout lié par la voix tendre et amoureuse de Myers. A l'intensité du cycle métro-boulot-dodo, il préfère le temps dilaté d'un week-end en amoureux. Le calme d'une chambre d'hôtel, l'excitation de la solitude à deux, la chaleur d'un "Weekend love". Porté par un groove sensible, le morceau offre à notre rentrée la douce énergie qui lui manquait.