Mon Dieu comme c’est long
ces jours soudés avec les nuits
et ce cœur qui ne veut pas mourir
Tant de cris pour l’obscurité
toutes ces mains qui se balancent
et cette sève infusée aux choses
Corps maladif retenu aux heures
tu n’as pas fini de trahir
sans un geste comme un fruit trop mûr
Terre muette touchée par les morts
qui espire l’inquiétude des pas
accrochés semblables au lierre sur la pierre
Ce front plissé ressemble à la vie
où chaque instant marque son passage
pour qu’un fleuve recommence la mer
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Patrice Cauda (1925-1996) – Patrice Cauda, Je suis un cri qui marche (Les Hommes sans épaules, 2018) de Christophe Dauphin.