L'habitation étant un des domaines de la vie quotidienne dans lesquels l'évolution des pratiques (notamment énergétiques) est potentiellement la plus porteuse d'impacts positifs pour la planète, tout en constituant, à travers le financement de son acquisition, un des grands moments de la relation entre la banque et son client, c'est assez naturellement qu'elle figure au centre du dispositif que vient de mettre en place la néerlandaise, à destination, précisément, des personnes qui la sollicitent pour un prêt hypothécaire.
Conçu en collaboration avec la startup (locale) spécialisée HomeQgo, le programme en question consiste à intégrer au parcours de recherche et de contractualisation de l'emprunt un plan de recommandations opérationnelles en vue de découvrir et implémenter, pas à pas, toutes les solutions permettant d'inscrire le logement dans une démarche de développement durable : isolation, système de chauffage, chauffe-eau et panneaux solaires… ainsi que les aides et autres avantages fiscaux disponibles.
Il faut signaler ici qu'ABN AMRO ne se contente pas de proposer à ses clients un accès à la plate-forme en ligne de son partenaire. La souscription d'un crédit immobilier restant une des rares transactions que, en raison de son importance, les consommateurs préfèrent négocier et conclure en face à face – ou, du moins, en période de pandémie, en interaction – avec un humain, ce sont les conseillers dédiés qui ont été formés afin de réaliser cet accompagnement vers l'amélioration de l'efficacité énergétique.
L'éveil des citoyens aux défis du changement climatique stimule leur adoption de gestes écologiques… mais il s'avère généralement difficile d'être guidé parmi les innombrables possibilités qui se présentent. Dans cette perspective, l'approche d'ABN AMRO est bienvenue et finalement plutôt cohérente avec son rôle de conseil lors de l'achat immobilier (et sur le financement des travaux et équipements), même si la banque n'est pas le premier interlocuteur auquel on penserait s'adresser sur ces thématiques.
Je préfère ce modèle, contextuel et pragmatique, résolument axé sur l'action directe, à la tendance qui semble se répandre progressivement de fournir dans les relevés de comptes une estimation des émissions de gaz à effet de serre correspondant aux dépenses enregistrées. Comme avec la gestion de finances personnelles (PFM), ces outils adoptent une orientation trop passive pour réellement inciter à un changement de comportement, y compris quand ils embarquent (comme celui de BNP Paribas) un module de recommandations, alors trop générique et mal ancré dans la situation de l'utilisateur.