Sur un toit voisin, un émetteur avait été installé auquel ils confièrent le signal en provenance de la salle.
Ce soir-là, naissait, à travers une annonce d’une vingtaine de mots prononcés au micro par Enrique Susini lui-même, la Sociedad Radio Argentina, ancêtre de l’actuelle Radio Nacional. Et Susini travailla par la suite à bricoler lui-même des postes récepteurs avec de la ferraille que ses frères lui récupéraient en parcourant les quincailleries de la ville.
Une des pages culturelles de Página/12
Deux ans plus tard, le gouvernement de Londres fondait la BBC, première radio à émettre en Europe, laquelle était rapidement imitée sur tout le Vieux Continent ainsi qu’aux États-Unis. Plus tard encore, Susini fut parmi ceux qui encouragèrent en Argentine la mise en place et le développement de la télévision, avec cette fois-ci un peu de retard sur les États-Unis et l’Europe atlantique.
Aujourd’hui, l’Argentine fête donc, et avec quelle fierté en ce moment tragique de son histoire (3) !, le Día de la Radio avec toute la solennité qui convient à un tel centenaire. Ce soir, depuis la terrasse du bâtiment historique, Radio Nacional réalisera une émission spéciale.
Miguel Rep, ce matin, dans Página/12
Le bandeau à gauche : Les fous de la terrasse voient le futur.
L'homme sur la terrasse : Regardez, Susini ! Nous allons changer les étoiles
[comprenez aussi "les stars"]
Quant au ciel, il est constellé de grands noms de ce siècle de radio argentine.
Traduction © Denise Anne Clavilier
Le Victor Hugo dont il est question n'est pas celui qui dort au Panthéon.
Il s'agit du journaliste Victor Hugo Morales.
Les quotidiens consacrent à cette date symbolique des cahiers entiers et ils ont placé l’information en bonne position sur leur une du jour.
Pour aller plus loin : lire le cahier spécial de Página/12 lire le cahier spécial de Clarín lire le cahier spécial de La Nación Seule La Prensa n'a rien publié encore à cette heure sur son site Internet Pour l’occasion, Radio Nacional a créé un très beau site Internet dédié à ce centenaire. A voir absolument !
(1) Fils de médecin, Susini était allé étudier à Vienne. C’était le premier médecin de cette spécialité qui ait la nationalité argentine. Dans l’entre-deux-guerres, il a soigné le grand chanteur lyrique italien Enrico Carruso ainsi que Carlos Gardel, entre autres prestigieux points de son impressionnant curriculum vitae. Susini est mort en 1972. (2) Bizarrement, ce n’est pas vraiment la même chose ailleurs ! Curieux, non, cet esprit néocolonial, qui ne supportait pas et ne supporte toujours pas qu’il puisse y avoir des avancées techniques considérables en dehors de l’Europe et des États-Unis ? En français, sur Internet, vous trouverez plus facilement la date de 1922 que celle du 27 août 1920 ! (3) L’épidémie ne faiblit pas. Le phénomène est assez difficile à comprendre. Un bébé, infecté par le covid, vient encore de perdre la vie et pour la première fois, le nombre de cas diagnostiqués dans le pays dépasse la barre symbolique des 10.000 personnes.