Cette équipe de l’Université du Texas à Houston met à nouveau en garde les jeunes femmes en âge de concevoir sur les risques liés à l’obésité dès la conception et durant la grossesse. L’équipe se concentre ici sur le risque de troubles hypertensifs précoces ou d’apparition tardive (hypertension gravidique) et sur la relation dose-dépendante de ce risque avec un IMC plus élevé. L’étude apporte ainsi de toutes nouvelles données, dans la revue Obstetrics and Gynecology, sur la responsabilité de l’obésité dans le développement de l'hypertension gestationnelle précoce, à moins de 34 semaines de grossesse.
« Le lien entre l'obésité maternelle et les troubles hypertensifs d'apparition tardive est déjà bien documenté », relève l’auteur principal, le Dr Matthew J. Bicocca, chercheur en médecine maternelle et fœtale au Département d'obstétrique, de gynécologie et des sciences de la reproduction à l’UT Health, « cependant, nos recherches apportent de bonnes preuves du rôle clé de l'obésité joue dans les troubles hypertensifs d'apparition précoce, jusque-là plutôt associés à des problèmes avec le placenta ».
Prévenir le risque d'hypertension gestationnelle, de prééclampsie et d'éclampsie
Ces troubles hypertensifs de la grossesse sont une des principales causes de mortalité et de morbidité maternelles et périnatales, rappellent les chercheurs. L’équipe a étudié les certificats de naissance et de décès infantile de 14 millions de naissances vivantes de 2014 à 2017 pour évaluer cette relation entre l'IMC à l'accouchement et les troubles hypertensifs. Cette analyse confirme que :
- les troubles hypertensifs à début précoce sont associés à un risque multiplié par 5 de mortalité infantile et à un risque accru de morbidités maternelles cardiovasculaires, rénales ou hépatiques par rapport à une hypertension à début tardif ;
- des niveaux croissants d'obésité maternelle sont associés à un risque progressivement accru de troubles hypertensifs de la grossesse à début précoce et tardif ; ce résultat persiste même après exclusion des patients diabétiques de l’étude.
Ces données vont contribuer à préciser les recommandations de maintien d’un poids de santé avant la grossesse et de prise de poids durant la grossesse, notamment chez les femmes atteintes d’obésité à la conception. « Nous avons travaillé à partir d’une combinaison de l'IMC avant la grossesse et de la prise de poids, nous devons préciser le poids de ces 2 facteurs dans le risque d’hypertension. Nous pourrons ensuite ajuster les recommandations de poids optimal avant la grossesse et de gain de poids pendant la grossesse. Les femmes appartenant aux différentes catégories d’IMC ont besoin de recommandations spécifiques ».
Ici, l’objectif principal est de prévenir la prééclampsie précoce, qui à moins de 30 semaines de grossesse, met la vie en danger de la mère et du fœtus. Ensuite, les nourrissons nés de ces grossesses encourent un risque accru de syndrome métabolique, dont d'hypertension et de diabète, ainsi que de maladies cardiovasculaires plus tard dans la vie.
La lutte contre l’obésité est une priorité de santé publique, les interventions permettant aux femmes de concevoir avec un poids de santé œuvrent aussi pour les prochaines générations.
Source: Obstetrics and Gynecology July 2020 DOI : 10.1097/AOG.0000000000003901 Maternal Obesity and the Risk of Early-Onset and Late-Onset Hypertensive Disorders of Pregnancy
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Équipe de rédaction SantélogAoût 25, 2020Rédaction Santé log