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Plus que nu

Publié le 23 août 2020 par Albrecht

Le comble de la Nudité : le squelette !


Crivelli, 1482, Tryptique de Saint Dominique, Brera, Milan

Triptyque de Saint Dominique
Crivelli, 1482, Brera, Milan

Les oeuvres de Crivelli sont parsemées de détails hyperréalistes agencés selon des symétries qui appellent les interprétations, pour les déjouer aussitôt. L’agencement des fruits et des légumes (concombre, gousse de fève ouverte à côté de la fracture du marbre) entremêle les les symboles du Péché originel (pomme, poire, pêche) avec ceux de la Rédemption (cerises de la Passion, raisins de l’Eucharistie), sans autre logique que le diversité et la fantaisie.

Les frises, ici particulièrement inventives, sont l’occasion d’un jeu de piste sur le thème de la mise à nu.

Crivelli, 1482, Tryptique de Saint Dominique, Brera, Milan detail volet gauche

Frise du volet gauche

A gauche, la tête chevelue, sculptée en bas-relief dans le marbre, est encadrée par deux crânes de fantaisie particulièrement grimaçants (un carnivore et un caprin), qui regardent eux-aussi vers le bas.

Crivelli, 1482, Tryptique de Saint Dominique, Brera, Milan detail volet droit

Frise du volet droit

A droite, une tête chauve, la seule à regarder vers le haut, est encadrée par deux crânes humains et deux crânes animaux identiques (sans doute de chien).

Une logique possible (SCOOP !)

Les deux saints dominicains du tableau (Saint Dominique à gauche, Saint Pierre Martyre à droite) arborent une parfaite tonsure, d’autant mieux mise en valeur par la hache fiché de le crâne du second.

Voyez-vous la logique des deux frises ?
Si l’on part de l’idée que le crâne nu est synonyme de sainteté ou de salut :
  • la tête chevelue en marbre, entourée de bêtes sauvages et regardant vers le bas pourrait représenter l‘homme après la Chute ;
  • la tête glabre et blanche, du côté de l’Enfant Jésus, entre deux animaux domestiques et deux crânes humains, évoque assez bien l’homme après le Christ, auquel est promis la résurrection de la chair.

Niklaus Manuel, dit Deutsch - Tod und Madchen 1517 musee des BA Bale
La Jeune Fille et la Mort
Niklaus Manuel, dit Deutsch, 1517, Musée des Beaux Arts, Bâle [6]

Au XVIème siècle, la formule de la Danse macabre permet de premiers travaux d’approche entre le squelette et la femme (voir Les deux faces de la Bethsabée de Bâle)

DOMENICO DEL BARBIERE Anatomical Study,1540-50,British Museum,London
Domenico del Babiere, Etude anatomique,1540-50, British Museum,Londres

Parallèlement, les illustrations d’anatomie popularisent la représentation de corps à divers stades de leur dissection.

1560 ca Giulio Bonasone - Plate 14 from a series of 14 engravings of anatomical studies
Giulio Bonasone, vers 1560, dernière planche d’une série de 14 gravures anatomiques, sans texte

La série de gravures anatomiques réalisée par Giulio Bonasone, qui place des squelettes ou écorchés dans diverses postures plastiques, semble s’adresser moins aux amateurs de science qu’aux artistes ou philosophes [0]. La dernière planche est à part : c’est la toute première fois que le squelette et le corps intact sont fusionnés en une image comparative purement théorique, qui échappe à toutes les pratiques de la dissection.


sb-line1597 CAPRONICA Cesare Speculum peregrinationes humanae

Speculum peregrinationes humanae
Cesare Capronica, 1597

Un peu plus tard apparaît un autre type d’image, la contrepartie catholique (coupure horizontale entre la partie haute et la partie honteuse) de la représentation équilibrée de Bonasone (mise en équivalence verticale du contenant et du contenu).

La fusion entre la formule médiévale du transi et celle de la femme impudique des danses macabres, aboutit à cette image-choc que l’auteur a jugé bon d’explicite par de nombreuses sentences, tirées des meilleurs spécialistes.

Sur la banderole auprès du cadavre vivant, un distique original :

Que ne te (trompe) pas la femme belle en haut, seuls (demeurent) en dessous les os fétides.

Ne te (decipiat) mulier formosa superne, ossa subornata foetida sola (latent)


Sur le tombeau de la morte :

Je serais comme n’ayant pas été, on m’aurait porté du ventre à la tombe. Job 10, 19

Fuissem quasi qui non essem de utero translatus ad tumulum

 

D’abord sperme fétide, j’ai vécu comme une maison pleine d’ordures, préparée pour le repas des vers.

Paraphrase de Saint Bernard, Meditationes piissimae de cognitione humanae conditionsis, cap 3

Prius sperma foetidum, Vixi domus stercorum, Paratus esca vermium


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Pendant un bon siècle, la représentation courante reste celle où la mort se contente de s’habiller en femme, mais sans se métamorphoser à moitié :

1650 ca Altzenbach, Gerhard Wellcome collectionGerhard Altzenbach, vers 1650, Wellcome collection 1680 ca Wellcome libraryAnonyme, Vers 1680, Wellcome collection

 Voici la légende de la gravure :

O Hélène à la mode, riche et orgueilleuse comme un paon, pense vite au Jugement dernier pour avoir une bonne fin

« O alamodo Helenna leichtfertig reich stoltz wie ein Phow, Gedenkt an Gottes Gericht behendt, so wirstu han ein gutes Endt »

La critique de la vaine élégance s’exprime, dans le tableau, par le fait que la Mort confectionne elle-même les dentelles qui la travestissent.

Anonyme cremonais phototheque Zeri
Anonyme crémonais, XVIème siècle, phototèque Zeri.

Le memento mori sert de prétexte à cette image troublante et rarissime, première forme moralisée du striptease.

Le miroir de la vie et de la mort gravure XVII Musee Carnavalet, Paris
Le miroir de la vie et de la mort, gravure XVIIème, Musée Carnavalet, Paris

Mais la formule-type, qui va avoir un grand succès au XVIIème siècle, divise verticalement l’image (ou la statuette) en deux (j’en ai rassemblé une collection, dans La mort bifide).


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01 1875 ca Rops-Naturalia ad majorem diaboli gloriamAd majorem diaboli gloriam, Rops, dessin, vers 1875 Squelette date inconnueDate inconnue

Je n’ai malheureusement pas pu trouver la source de l’image de droite. Sur la série des Naturalia de Rops, voir 2 Les pantins de Rops.


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Solana

gutierrez-solana-el-espejo-de-la-muerte-ca-1929

Le miroir de la Mort
José Gutiérrez Solana, vers 1929

D’après le biographe de Solana, Manuel Sánchez Camargo, le tableau est inspiré par l’histoire macabre d’une homme qui avait acheté un cadre pour un miroir destiné à sa fille. Or le cadre avait servi auparavant, dans une église, à encadrer la liste des morts. Peu de temps après avoir reçu le miroir, la fille mourut subitement.

Du coffre de mariage, en bas, sortent en guise de cadeau surprise un crâne de géant et un squelette d’enfant ; tandis que par devant, l’ex-voto d’une main féminine enserré par une main masculine évoque le mariage qui n’aura pas lieu.

Pour Solana, ce sujet particulièrement riche est aussi l’occasion de décomposer, en trois temps, le dénudement de la fille :

  • en robe et les cheveux tirés ;
  • nue et les cheveux dénoués ;
  • plus que nue et sans cheveux.

Jose Gutierrez Solana 1927 La Baraja de la Muerte
Le pont de la mort (La Baraja de la Muerte)
José Gutiérrez Solana, 1927

Le même cadre rouge orné de crânes et de tibias apparaissait déjà dans cette oeuvre antérieure : le « pont de la mort » est matérialisé ici par la tête double-face, qui perd dans le miroir son turban et sa peau.

AINSI SERONS NOUS WI OU DEMAIN Ivory_model_of_a_skull_and_a_human_head,_France_Wellcome

AINSI SERONS NOUS HUI OU DEMAIN
Tête double face en ivoire, France, date inconnue, Wellcome Collection

Ce type d’objet de curiosité existe effectivement. Pour consulter ma collection, voir La mort biface.

Jose Gutierrez Solana. Cabezas y Caretas, 1943 Musea Reina Sofia, Madrid
Têtes et masques (Cabezas y Caretas)
José Gutiérrez Solana, 1945

Autre manière de montrer que la chair n’est qu’un masque qui cache le squelette et la bête.

date inconnue
Date inconnue

Même idée de striptease poussé à la limite, dans une culture moins catholique.


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Ernest Boiceau Le Reflet coll priv

Le Reflet, Ernest Boiceau, collection privée

Ce tableau du designer suisse Ernest Boiceau fusionne ici le thème de Narcisse avec celui de la Jeune fille et la mort.


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Magritte

Magritte le double secret 1927
Le double secret 
Magritte, 1927, Centre Pompidou, Paris

Nous suivons ici dans ses grandes lignes l’analyse détaillée de Nicole Everaert [1].

En enlevant la peau pour montrer la structure cachée, l’oeuvre fonctionne à la fois selon le principe du dévoilement et celui du dédoublement (puisque le visage enlevé est conservé à côté, comme un masque).

Que voit-on à l’intérieur ? Des grelots invaginés dans une membrane métallique : nous effleurons  ici le thème de l’automate, du mécanisme caché sous la chair.

Pour Nicole Everaert, une clé de lecture possible pourrait être le mot de « marotte », qui signifie à la  fois le sceptre du fou, garni de grelots, et « une tête de femme, en bois, carton, cire …, dont se servent les modistes, les coiffeurs ».

Une seconde clé est fournie par le titre, qu’on peut lire de deux façons  : « Est-ce le secret qui est double  ? Ou le double qui est secret ? Les deux à la fois!  » :

  • lorsque « double » est l’adjectif et « secret » le substantif , nous voici dans le thème du dévoilement et de l’absence de parole : exprimés visuellement par le masque inexpressif et par les « grelots réduits au silence par leur fixation  sur   la   surface   ondulée ».
  • lorsque « double » est le substantif  et « secret » l’adjectif, nous voici dans le thème du dédoublement : la copie dissimulée à l’intérieur de nous-même n’est qu’une collection de grelots (ou de hochets) ; le visage mystérieux ne cache finalement que du rien.


Rene_Magritte_le_cercle_vicieux_1937

Le cercle vicieux
Magritte, 1937, perdu durant le Blitz en 1940

Une femme enlace et embrasse son double anatomique.

Pourquoi ce cercle est-il vicieux ? Parce que si la femme a été coupée en deux comme une carcasse animale, alors les deux moitiés que nous voyons sont en fait la mêmevue de devant et de derrière. L’enlacement amoureux n’est qu’un substitut à un recollage impossible : parfaite illustration de l’Androgyne de Platon.


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Delvaux_La Conversation 1944

La conversation
Delvaux, 1944, Collection privée

Au XXème siècle, le thème de la Jeune Fille et la Mort s’enrichit de nouvelles possibilités. On sait que le squelette vu en radiographie n’est autre que  l’ombre du corps. Si la lampe de gauche est à la fois aux rayons X et au pétrole, alors elle projette la femme sur le squelette, et le squelette sur le mur.

Le double rideau vert accentue l’effet gémellaire entre la jeune fille mélancolique et son ombre radioscopique.

Calendar 2010 Medical imaging firm EIZO june
Pinup vue aux rayons X
Calendrier Juin 2010 de la firme EIZO (imagerie médicale)

Non content de mettre le dedans dehors et d’inverser le blanc et le noir, cette technique radicale fait le contraire de l’artiste, en mettant à plat la profondeur.
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LEONOR FINI – L’ANGE DE LA ANATOMIE (1949)

L’ange de l’anatomie
Léonor Fini, 1949, lithographie

Ici le dénudement s’effectue par parallélisme :

LEONOR FINI – L’ANGE DE LA ANATOMIE (1949) schema
  • le V des ailes tombe dans le V du tissu ;
  • le triangle de la perruque tombe dans celui des bras.


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Decalcomanie Magritte 1966

Décalcomanie
Magritte, 1966, Collection privée

Il y a de nombreuses manières de décrire ce tableau.

On pourrait dire qu’il nous restitue, en projection sur un  rideau de cinéma, non pas ce que l’homme en chapeau regarde, mais ce qu’il nous empêche de voir. Ainsi le pendant glisse sémantiquement de « couper la vue » à « découper la vue ».

On pourrait aussi dire que dans le pendant de gauche, l’homme est devant le rideau qui est devant la mer. Et que dans le pendant de droite, le rideau est devant la mer qui est devant  le rideau qui est devant la mer.Autrement dit : supprimer  l’homme, c’est supprimer  la profondeur et créer une régression à l’infini.

Ou bien, d’une manière plus condensée : sous son chapeau et sa redingote, l’homme est un être rempli de nuages.

Ou encore  : plus que nu.


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Clovis trouille 1955 la-grasse-matinee

La grasse matinée
Clovis Trouille, 1955

Clovis Trouille décompose la même idée, en débandelettant sa momie jusqu’à l’absence.


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Madeline von Foerster La promesse 2012 Coll privee

La promesse 
Madeline von Foerster, 2012, Collection privée

Le dialogue entre la vivante et la morte se noue autour de la promesse d’une permanence de l’âme (le papillon qui, ayant abandonné la coquille, habite maintenant dans le chêne). Les motifs en fleurons des pilastres sont dédiés au couple, aux foetus, et au coeur qui les irrigue.


L’Art anatomique

Cette nouvelle forme artistique, très décorative, est devenue la spécialité de certains graphistes ou peintres [2]

Keith Weesner 2006 The visible vixen
The visible vixen
Keith Weesner, 2006

Avec ce kit imaginaire, Keith Weesner révèle avec humour non pas l’intérieur sous la peau, mais le voyeur derrière l’amateur d’anatomie


LucioPalmieri 2013 Collage The legs of John Willie

The legs of John Willie
LucioPalmieri, 2013, Collage

Autre manière efficace de fusionner deux genre d’images sous le manteau.
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FFO (For Fans Of)

Ce graphiste moscovite anonyme et gratuit effectue sous Paintool et Photoshop des détournements à la fois esthétiques et pleins de sens.

FFO A 20132013 FFO B 20142014

FFO C FFO D

FFO E FFO F

FFO G FFO H

FFO I FFO J


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Fernando Vicente [3]

Vanitas-Fernando-Vicente Carne d'amourVanitas-Carne d’amour Vanitas-Fernando-Vicente-19-GravidezVanitas-Grossesse


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Michael Reedy [4]

Michael Reedy Expulsion

Expulsion

Michael Reedy utilise le vocabulaire graphique médical pour confronter une femme nue, entourée de formes biologiques aux couleurs chaudes, et son double rendu transparent et multicolore, entouré de structures moléculaires et cristallines. Seule l‘ombre commune fait contact entre ces deux entités qui s’ignorent.


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Autoportrait

Sur les mêmes fonds opposant le minéral et l’organique, chacun ici garde son ombre.

michael reedy

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Michael Reedy

Le pendant féminin/masculin se combine avec les nombreuses oppositions  que génèrent les zones disséquées : caché/voilé, uni/coloré, uniforme/multiforme, esthétique/organique,  synthétique/analytique…


La mode anatomique

Skeleton dress Study of figures Dali 1938Etudes pour la robe-squelette, Dali, 1938 Skeleton dress Elsa Schiaparelli 1938Robe-squelette, Elsa Schiaparelli, 1938

Cette robe en un seul exemplaire est un des modèles crées lors de la collaboration entre Dali et Schiaparelli [5]


revealing she's baring her heart Annees 50

« Revealing she’s baring her heart », Années 50

A la grande époque de l’effeuillage, un couturier parisien anonyme a mis au point ce modèle, permettant d’aller jusqu’au coeur du sujet.


John Lucas, 1985, costime d'Halloween pour Katy KeeneJohn Lucas, 1985, costume d’Halloween à découper, pour son personnage Katy Keene halloween bat Leha van Kommer 2015 caHalloween, Leha van Kommer, vers 2015

Outre-Atlantique,

Skeleton dress Alexander McQueen 2009
Skeleton dresses, Alexander McQueen, 2009

En 2009, la robe-squelette revient dans la haute couture.


Oscar Olima 2009 Lady GagaCostume de scène de Lady Gaga par Oscar Olima, 2009 Jean Paul Gaultier Costume de scène de Mylene Farmer, tournee No 5, 2009Costume de scène de Mylène Farmer par Jean Paul Gaultier , tournée No 5, 2009

On note une certaine concurrence dans le défi chic à la mort.


Skeleton Dress by Iris Van Herpen 2011Robe pour un concert Joe Hisaishi, pour la chanteuse taiwanaise Mei, vers 2011 2011 ca Taiwanese singer Mei robe concert Joe Hisaishi,Robe squelette par Iris Van Herpen, 2011

Deux exemples parmi d’autres de cette mode anatomique, qui semble avoir aujourd’hui fait son temps.


Références : [0] Laura Scalabrella Spada « Giulio Bonasone’s anatomical engravings », 2019 https://www.bta.it/txt/a0/08/en/BTA-Bollettino_Telematico_dell’Arte-Testi-en-bta00865.pdf [1] http://nicole-everaert-semio.be/PDF/fr/grelots.pdf [2] Un site spécialisé : http://www.medinart.eu/ [3] Pour un porfolio plus complet, voir https://www.boumbang.com/fernando-vicente/ [4] Pour un porfolio plus complet, voir http://www.michaelreedy.gallery/ [5] https://www.artsy.net/article/artsy-editorial-fashion-designer-made-dalis-art-wearable

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