Deux noyaux de tristesse
Dans la poêle en tôle jaune des rues.
Parfois, ce sont deux dattes tranquilles.
Des dattes faites de lourdes gouttes d’attente,
Qui t’attirent dans des rues vides aux lanternes jaunes.
Jusqu’à ce qu’ils deviennent des taches de velours brun
Et tombent lourdement, douces gouttes de renonciation,
Sur les rues, les lanternes et les corps,
Dont plus rien ne peut sortir.
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Debora Vogel (1900-1942) – Traduit du yiddish par Arnaud Bikard et Batia Baum.