Un crime sans importance, Irène Frain… rentrée littéraire 2020 !

Par Antigone

Irène Frain est de ces auteurs dont je connais le nom, mais dont je serais incapable de citer de tête plus de deux ou trois titres, et dont je vois pourtant certains romans passer sur la PAL de monsieur quand il revient de la bibliothèque… Je ne pensais pas faire connaissance avec elle aussi intensément en cette rentrée littéraire. C’est chose faite donc avec ce récit, bouleversant de sincérité et de retenue dans lequel l’auteure évoque sa soeur.  Irène Frain a appris, sept semaines après les faits, l’agression dont a été victime sa soeur aînée, et son décès. La vieille dame a été agressée alors qu’elle était seule chez elle, en train de fabriquer des petits sachets de lavande pour ses proches. Même si l’impasse dans laquelle elle vivait était plutôt calme, on soupçonne très vite la proximité de quartiers difficiles d’être à l’origine de l’agression. Irène Frain avait perdu contact avec cette soeur dont elle avait pourtant été très proche dans son enfance, et même à l’origine de sa vocation littéraire, tant elle admirait son intelligence et sa culture. Son décès, d’une violence extrême, la bouleverse et la révolte, surtout que l’enquête piétine et qu’après l’enterrement, l’écrivain n’a plus de nouvelles de ses neveux ni des autorités. Elle décide alors de faire appel à un avocat pour faire avancer l’enquête… Mais c’est également avec son passé, et le lien étrange qu’elle a eu avec sa famille, qu’elle doit s’arranger aujourd’hui. Elle est l’enfant d’un déni de grossesse, la soeur aînée elle aussi d’une fratrie plus jeune avec laquelle sa mère a enfin réussi à être une mère conforme à ses souhaits. Elle est aussi celle à qui, plus tard, un praticien a conseillé de fuir les réunions de famille. On assiste à un travail de deuil difficile dans ce contexte particulier et au désarroi d’une soeur qui a la conscience aiguë de tout ignorer sur les dernières années de vie de celle qui était aussi sa marraine. L’écriture d’Irène Frain cherche ici des moyens différents de raconter tout en contournant la douleur. Et j’ai aimé, été touchée, par sa façon à la fois fragile et déterminée de conduire son texte.

Editions Seuil – 20 août 2020

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…    

En lecture commune avec… George


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