Premièrement, le confinement a causé des dégâts sur le plan technique. La coupure a provoqué une interruption de la pratique. Chaque sportif dans sa spécialité répète le même geste des milliers de fois pour réussir à le maîtriser comme il se doit. Il cherche sans cesse à l'améliorer et à le perfectionner. Derrière chaque exploit qu'il accomplit en compétition, il y a des heures de travail au quotidien pour qu'un geste devienne un automatisme. Ce manque s'ajoute à la perte physique. Le corps d'un athlète est très souvent son outil de travail, il est nécessaire qu'il soit entretenu. De cette façon durant la pause, ils ont tous été créatifs en innovant des nouveaux exercices et en regardant ce que faisaient les copains pour s'en inspirer.
Néanmoins, ils ont perdu dans ce domaine même s'ils ont fait ce qu'ils ont pu, ils n'avaient pas les structures pour s'entraîner. Pourtant, ils étaient dans la dernière ligne droite, ils allaient atteindre leur pic de forme pour les JO. Il faudra donc mettre les bouchées doubles pour avoir la condition physique qui était la leur avant le confinement et parvenir à ce fameux pic.
On évoque rarement le mental d'un sportif alors que c'est un facteur incontournable de la réussite. Chaque athlète a besoin d'être dans sa bulle pour être concentré et se consacrer à son objectif. Il ne doit pas être perturbé par un élément extérieur, c'est dans cette lignée que l'annonce du report a été brutale et un choc psychologique. Cette décision a été d'une grande violence, les sportifs avaient la sensation que tous leurs sacrifices tombaient à l'eau. Ils se préparent depuis quatre ans pour cet événement, ils avaient tout organisé et mis en œuvre par rapport à ce moment. Cela devait être le point final de toutes ces années de labeur en étant l'apothéose. Ce report a remis en cause la participation de certains qui sont au bout de leur parcours à la fin de leur carrière car ils se demandaient s'ils étaient capables de pousser encore une année. Ils ne savaient pas s'ils pouvaient puiser l'énergie au fond d'eux et si la volonté était présente pour prolonger leurs efforts. Ils ont pris conscience ensuite qu'ils étaient tous confrontés à la même réalité et le mot-clé dans ce contexte est l'adaptation. De toute manière, suite à cette modification causée par la covid-19 ils arriveront tous à Tokyo impactés à des degrés différents avec une préparation de cinq ans ou d'un an selon les athlètes. En général vite oubliées dès la rentrée, les séries télévisées estivales ne sont jamais très passionnantes. Bâties sur des clichés manichéens qui permettraient prétendument aux téléspectateurs de s'y retrouver plus facilement parmi la kyrielle...