The Rental est le premier long-métrage de l'acteur Dave Franco qui s'aventure sur le terrain du thriller horrifique. Et c'est une réussite aussi discrète qu'efficace.
The Rental nous conte l'histoire de deux couples en week-end dans une superbe maison face à l'océan, rapidement assaillie par une mystérieuse présence.
Le premier film de Dave Franco débute pourtant plus que timidement. Des personnages lisses et des dialogues plats laissent augurer du pire pour l'heure et demie que nous passerons enfermés avec eux. Sentiment balayé lorsque nos protagonistes seront filmés de plus près et mis à nus face à la caméra d'un Dave Franco qui maîtrise habilement son ambiance et sa direction d'acteurs.
Location sous tension
Si The Rental est une réussite, le premier long-métrage de Dave Franco ne le doit cependant pas à son originalité, mais à son ambiance. L'acteur-réalisateur arrive à insuffler une tension et un véritable malaise sans user de ficelles grossières propres au genre dans lequel il s'aventure. Dave Franco filme ainsi longuement ses personnages comme s'il les délestait peu à peu de leurs costumes de parfaits stéréotypes en même temps qu'il libère son récit de tous les faux-semblants qu'il avait peiné à mettre en place.
© STX International, Black Bear PicturesLe film peut alors respirer par sa modestie et son efficacité, rythmé par les superbes compositions de Danny Bensi et Saunder Jurriaans. Sans chercher de mythologie foireuse à ajouter à son récit, The Rental se contente intelligemment de filmer l'engrenage dans lequel ses personnages se sont embarqués, en usant d'une violence sèche loin du tapageur pour emmener son récit vers une fatalité sans fioritures.
Si l'on pourrait ainsi reprocher au film sa conclusion inaboutie et quelque peu frustrante, l'on peut cependant y voir un twist plutôt malin sur le voyeurisme du metteur en scène et du spectateur. Le premier long-métrage de Dave Franco incarne alors l'incursion modeste d'un jeune réalisateur qui n'a pas voulu pêcher par narcissisme mais par efficacité.
The Rentalréussit alors nous embarquer dans un week-end dont l'ambiance lourde et pesante nous ferait presque rêver de rester bloqué dans les bouchons. Et de ne jamais arriver à destination.