Legras, un grand nom de la verrerie Art nouveau

Article publi-rédactionnel

François-Thédore Legras est sans conteste l’un des quatre grand noms français de la verrerie Art nouveau avec Daum (d’où sont issus les frères Schneider), Gallé et Lalique.

Issu de l’Est de la France, tout comme la plupart des grands verriers de l’époque, il arrive en région parisienne à 24 ans et est embauché comme commis de nuit à la verrerie de la Plaine Saint Denis. Partant de là, son ascension sera fulgurante: six mois plus tard, il est nommé chef de fabrication et à 27 ans, il devient directeur de la verrerie. Symbole du paternalisme de l’époque, il modernise et agrandit l’usine, tout en faisant bâtir une véritable cité ouvrière.

Il dirige ainsi la plus grande verrerie de France: 1400 ouvriers et 150 artistes décorateurs ! Trois lignes de production se distinguent:

• une très populaire: permettant de créer des pièces bon marché mais pas toujours d’excellente qualité (vases, cendriers, services à limonade, etc.)
• des créations plus poussées et distinguées à destination de la petite bourgeoisie,
• et enfin de la verrerie à destination de la chimie (flaconnages , vases, etc.) via la branche Legras et Cie.

Bien qu’un des fondateurs de la verrerie Art nouveau en France, Legras ne rencontrera jamais le succès d’un Gallé ou d’un Lalique. Il essaiera longtemps de surpasser Gallé et d’en améliorer la technique mais ses créations resteront toujours moins originales que son concurrent.

Recevant malgré tout de nombreuses récompenses et médailles, à l’instar de l’Exposition internationale de Barcelone en 1888, sa côte n’atteindra jamais celle des trois autres verriers fondateurs de l’Art nouveau en verrerie française. Elle est même parfois sous-estimée. Soyez donc prudents lors de l’achat d’un vase Legras.

L’Exposition universelle de 1900 marquera l’apogée de sa création et de sa verrerie, son travail unanimement salué par ses pairs. La verrerie survira seulement douze ans après sa mort en 1916.